Traiteurs et pâtissiers en demande
Certains clients ne respectent déjà pas le « contrat moral » demandé par le premier ministre François Legault
Les pâtissiers et les traiteurs, qui s’attendent à une période des Fêtes courte mais intense, sont déjà plongés dans les préparatifs de Noël après avoir vu le nombre de réservations augmenter en flèche depuis quelques jours.
« Le téléphone ne dérougit pas. Ç’a beaucoup changé cette semaine. Avant, les gens appelaient surtout pour poser des questions, mais ils attendaient de voir les mesures mises en place avant de réserver », explique Frédérick Lisabelle, propriétaire de Dansereau Traiteur, à Montréal.
Les demandes de réservations ne se sont pas fait attendre au lendemain de l’annonce du premier ministre, François Legault, jeudi, permettant aux familles et aux amis de se réunir en groupe de 10 entre le 24 et le 27 décembre.
« Clairement, ça va nous occuper et concentrer les ventes sur une période assez courte », commente Marc-André Jetté, propriétaire du restaurant Hoogan et Beaufort à Montréal et d’un service de traiteur.
Il s’attend à recevoir une vague de clientèle la semaine prochaine même s’il a déjà enregistré quelques commandes.
LES BÛCHES S’ENVOLENT
Coïncidence ou non avec cette annonce, la frénésie des Fêtes s’est rendue jusque dans les pâtisseries.
« Les gens se sont dégênés pour enfin commander leurs bûches de Noël. Les 23 et 24 [décembre], ce sont nos deux grosses dates. Jusqu’à présent, on n’a refusé personne. On fera des nuits blanches s’il faut », lance à la blague Catherine Plante, copropriétaire de Gâteries Mel et Cat, à Beloeil, sur la Rive-Sud de Montréal.
« Habituellement, on n’entend pas parler de Noël avant décembre, mais là, le rush est bien commencé », ajoute sa partenaire d’affaires, Mélanie Allaire.
40 PERSONNES À SOUPER
Certains ont déjà volontairement ignoré le « contrat moral » de M. Legault.
Une commande pour 40 personnes le 31 décembre a été passée au Buffet St-Émile, dans l’arrondissement de Charlesbourg, à Québec.
« C’est dommage, mais je ne suis pas là pour contrôler ou jouer à la police. Ce que le client fait avec ma bouffe, ce n’est pas de mon ressort », rapporte le propriétaire Dave Dombrowski.
Ne sachant pas quand les salles à manger pourront rouvrir dans les zones rouges, les restaurateurs n’ont pas le luxe de refuser des clients.
« Je n’ai pas de boule de cristal, mais je me doute qu’on ne rouvrira pas les restaurants en janvier comme le premier ministre l’a dit. Je pense plus que ça va arriver en mars ou en avril, ou même au début de l’été. On ne croit plus au père Noël, alors on y croira quand on le verra », dit Marc-André Jetté.