Coup d’État à la Maison-Blanche ?
Donald Trump est en rupture totale avec tous ses prédécesseurs depuis George Washington élu en 1789. En refusant sa défaite, il conforte 70 % des électeurs républicains qui croient qu’on lui a volé l’élection.
Il piège actuellement la voie du président désigné en nommant des juges, en congédiant des responsables d’organismes publics et en protégeant des contrats d’exploitation pétrolière en Alaska. Son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui l’idolâtre, annonce la fin des programmes de prêts d’urgence aux entreprises, aux États et aux gouvernements locaux à la fin décembre.
Le président sortant bloque ainsi la machine afin que Joe Biden soit incapable d’appliquer son propre programme politique. Cependant, les tribunaux ont rejeté les nombreuses accusations de fraude que Trump a portées contre les quelques États pivots où Joe Biden a gagné. Or jusqu’au 20 janvier, le président sortant utilisera tous les pouvoirs qu’il possède encore sans que personne ne puisse y mettre un terme.
IMPUISSANCE
Le plus perturbant et le plus invraisemblable, c’est que la démocratie est impuissante à freiner des caractériels tels que Trump. En dictature, les tyrans sont parfois déchus, mis en prison ou carrément assassinés par leurs adversaires.
Mais en démocratie, à ce jour le système le moins imparfait de gouvernance mais le plus humain, des énergumènes comme Trump passent à travers les mailles d’un système qui affaiblit le pays.
Les pères fondateurs des ÉtatsUnis qui ont rédigé la Constitution n’avaient jamais imaginé qu’un président tel que Donald Trump, qui ne se plie à aucune règle, à aucun code et use de la fonction présidentielle pour ses propres ambitions en n’attirant dans son sillage que des illuminés religieux ou des ambitieux sans scrupules comme lui, puisse incarner un jour leur pays.
Bref, Trump est moins un saboteur qu’un désacralisateur qui croit qu’en lançant « God bless you » ses compatriotes se sentent bénis par lui.