Le Journal de Montreal

Le patron de l’UPAC évoque la création d’un FBI québécois

Il suggère dans un mémoire de regrouper les enquêtes et les expertises

- ALEXANDRE ROBILLARD

L’UPAC évoque la possibilit­é d’avoir un FBI québécois qui inclurait la lutte à la corruption, indique un document du corps policier.

Cette hypothèse fait partie des scénarios présentés à la mi-octobre par le commissair­e à la lutte contre la corruption, Frédérick Gaudreau, à un comité mandaté par le gouverneme­nt sur la situation de la police au Québec.

Dans un mémoire rendu public hier par l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC), M. Gaudreau propose de concentrer les expertises.

Il va même jusqu’à évoquer la possibilit­é de créer une seule organisati­on pour toutes les enquêtes au Québec, « de celles menées par les postes de police jusqu’aux enquêtes spécialisé­es, y compris la lutte contre la corruption ».

« Il s’agirait donc d’une police judiciaire, axée uniquement sur les enquêtes, comme le Federal Bureau of Investigat­ion (FBI) aux États-Unis », indique une note du document, qui ne recommande pas pour autant que l’UPAC devienne ce FBI québécois.

Dans son mémoire rendu public il y a deux semaines, le Service de police de la Ville de Montréal proposait de son côté de se charger, avec la Sûreté du Québec, de toutes les enquêtes de meurtres à travers le Québec.

MANDAT ÉLARGI

Avant d’en arriver à la création d’un FBI québécois, M. Gaudreau estime que le mandat de l’UPAC pourrait au moins être élargi. Actuelleme­nt, ses enquêtes portent sur des cas de corruption impliquant des titulaires de charges publiques, de fonctionna­ires ou d’élus.

Les crimes « à col blanc » contre l’État, comme le blanchimen­t d’argent et l’évasion fiscale, pourraient s’ajouter au mandat de l’UPAC, suggère M. Gaudreau.

Éventuelle­ment, il pourrait inclure tous les crimes économique­s, incluant ceux commis dans le secteur privé.

L’objectif serait d’améliorer l’efficacité tout en réduisant les coûts dans des enquêtes où, notamment, la gestion de la preuve est complexe.

RÉFORMES

Lors de son bilan annuel il y a deux semaines, M. Gaudreau a donné un aperçu des changement­s qu’il entrevoit dans la foulée de la consultati­on lancée par le gouverneme­nt.

« Je suis pour une police qui travaille pour le futur, avait-il dit. On est à l’aube de grands changement­s dans la desserte policière au Québec. »

Il avait réclamé la possibilit­é d’embaucher des « policiers-enquêteurs nouveau genre », comme des ingénieurs et des comptables, pour des dossiers complexes de corruption, de fraude envers l’État ou de criminalit­é économique.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK L’UPAC a rendu public hier le mémoire du commissair­e Frédérick Gaudreau au Comité consultati­f sur la réalité policière.

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