LE « GÉNÉRAL » DES VACCINS C’EST LUI
Ceux qui connaissent Jérôme Gagnon, qui sera responsable de l’organisation de la vaccination à travers le Québec, en disent beaucoup de bien. Souhaitons qu’ils aient raison…
Contrairement au flamboyant ex-chef d’état-major Rick Hillier choisi pour piloter la mission en Ontario, c’est un fonctionnaire de carrière méconnu, Jérôme Gagnon, qui dirigera la campagne de vaccination historique au Québec. Ceux qui l’ont côtoyé assurent néanmoins que nous sommes entre bonnes mains.
Le premier ministre François Legault a confirmé hier que le nouveau sous-ministre adjoint à la Santé sera responsable de cette importante opération logistique.
La tâche a de quoi donner le vertige : la campagne pourrait impliquer trois vaccins différents (dont un doit être gardé à -70 degrés Celsius), qui nécessitent deux doses.
De plus, il faudra éviter les grandes files et les rassemblements en plein hiver, pour prévenir la contamination à la COVID-19. Les attentes sont énormes. C’est sur lui que reposent les espoirs des Québécois de sortir au plus vite de cette pandémie.
« Il va y avoir un général, c’est M. Jérôme Gagnon […] », a lancé M. Legault en point de presse. Il sera assisté du Dr Richard Massé, ex-directeur national de la santé publique. Tous les deux agiront sous la direction du Dr Horacio Arruda.
HABITUÉ AUX SITUATIONS DIFFICILES
Jérôme Gagnon a refusé les demandes d’entrevue hier et le gouvernement Legault s’est fait avare de commentaires.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est contenté de dire que le haut fonctionnaire « a vu son lot de situations difficiles » au cours de sa carrière.
Jusqu’en octobre dernier, M. Gagnon était directeur général adjoint à la sécurité de l’État, une division du ministère de la Sécurité publique (MSP) où il a gravi les échelons au cours des 15 dernières années. Peu connue du public, cette unité s’occupe notamment de la protection des personnalités, du renseignement et de la protection des palais de justice.
Seul élément croustillant dans son CV : des études sur le terrorisme menées en Écosse.
Mais les élus et fonctionnaires qui ont travaillé à ses côtés n’ont que de bons mots pour ce travailleur de l’ombre.
« C’est un homme qui m’est toujours apparu très consciencieux, structuré, organisé dans sa façon de travailler », affirme l’ex-ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron.
Une source qui a côtoyé M. Gagnon au MSP en dresse aussi un portrait flatteur. « C’est un gestionnaire solide, capable de concilier de nombreuses divergences avec plusieurs acteurs et partenaires et intérêts multiples. »
« TRÈS COMPÉTENT »
Toujours à la sécurité publique, un autre interlocuteur le décrit aussi comme quelqu’un de « très compétent, organisé et structuré ». « Mais il arrive à peine à la santé, il fera face à un gros défi parce qu’il sera en terrain peu connu et qu’il ne connaît pas la grosse machine qu’est le système de santé », fait-il valoir.
Du côté gouvernemental, on souligne que son profil s’inscrit dans une volonté d’amener des « gens de terrain » à la tête du ministère pour gérer la pandémie.
En effet, plusieurs nouveaux sous-ministres adjoints qui n’ont pas évolué dans la fonction publique se sont joints à l’équipe de Dominique Savoie.
Elle-même nommée pour épauler Christian Dubé en juin dernier, la sous-ministre a reçu le mandat d’améliorer l’efficacité du réseau de la santé après que plusieurs lacunes eurent été exposées pendant la première vague.
« Nous amenons du personnel pour nous assurer que nous avons réellement un point de vue opérationnel et que c’est supporté par une vision stratégique de santé publique », a d’ailleurs expliqué le ministre de la Santé, lors du point de presse hier.
VACCINS AU DÉBUT DE 2021
Les récentes annonces de vaccins efficaces contre la COVID-19 permettent une lueur d’espoir pour 2021. Hier, Ottawa a dit s’attendre à recevoir les premières doses pour vacciner trois millions de Canadiens dans les premiers mois de 2021.