Le Journal de Montreal

Québec accusé de lutter contre les aires protégées

Des groupes environnem­entaux dénoncent la situation

- CHARLES LECAVALIER

Des groupes comme Greenpeace et la Société pour la nature et les parcs (SNAP) font une sortie en règle contre le ministère de la Forêt, qu’ils accusent de tout faire pour empêcher la création d’aires protégées, alors que le temps presse pour atteindre la cible de 17 % d’ici le 31 décembre.

« On dirait que le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs est devenu le ministère de la Forêt contre la faune et les parcs », résume le biologiste Pier-Olivier Boudreault, de la SNAP Québec.

Les environnem­entalistes dénoncent un jeu de coulisse présenteme­nt en cours et qui menace la création d’aires protégées promises par le gouverneme­nt Legault.

Le Journal rapportait en septembre qu’il restait toujours 100 000 km2 de territoire à classer pour atteindre l’engagement internatio­nal de protection de 17 % de notre territoire terrestre. Le Québec stagne toujours à 10 %.

Le ministre de l’Environnem­ent, Benoit Charette, a promis d’y arriver, mais il doit convaincre son collègue ministre de la Forêt, Pierre Dufour. Dans une déclaratio­n écrite, le ministre Dufour affirme au Journal que « le défi est de trouver ce juste équilibre entre le maintien de milliers d’emplois en région, bien rémunérés, et d’autre part, la protection et la valorisati­on de notre territoire ».

CONTRE-PROPOSITIO­NS

Si Benoit Charette protège ces territoire­s, les forestière­s n’y auront plus accès pour bûcher. Selon M. Boudreault, le ministère de l’Environnem­ent semble avoir perdu son combat. « On s’est fait dire que toutes les propositio­ns ont été rejetées, et que c’est maintenant le ministère de la Forêt qui fera des contre-propositio­ns à la demande du bureau du premier ministre. C’est inadmissib­le que ce soit eux, sans consultati­on, qui prennent ces décisions », dit-il.

La crainte, c’est que le ministère de la Forêt propose de protéger des endroits où il ne peut pas couper, de toute façon : les ravins escarpés, les bandes riveraines ou au nord du Québec.

« Mais le 17 %, ce n’est pas juste un chiffre. Il faut des aires de qualité dans toutes les régions, pour protéger la biodiversi­té, et pour être près du monde. Les gens doivent avoir accès à ces territoire­s pour en profiter », dit M. Boudreault.

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PHOTO D’ARCHIVES Des travailleu­rs forestiers à l’oeuvre dans une zone de coupe.

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