Le Journal de Montreal

Une artiste peintre a perdu près de 500 de ses oeuvres

Elle réclame 3,3 M$ au propriétai­re de son local où il y a eu une infiltrati­on d’eau

- MICHAEL NGUYEN

Une artiste peintre qui a vu 495 de ses oeuvres détruites ou abîmées par une infiltrati­on d’eau réclame 3,3 millions $ au propriétai­re de l’immeuble qu’elle accuse de grossière insoucianc­e.

« [Le locateur Tidan] a démontré une insoucianc­e et une imprudence grossières dans l’entretien de l’équipement de son immeuble. Les experts ont conclu à une négligence majeure dans l’entretien de l’installati­on », affirme sans détour la Galerie Lisabel dans la poursuite récemment déposée au palais de justice de Montréal.

L’artiste peintre Lisabel, qui a plus de 4500 oeuvres à son actif et qui les vend à l’internatio­nal depuis 2006, entrepose ses tableaux dans un local de Griffintow­n à Montréal depuis 2013.

Un premier problème est survenu en 2016, quand un incendie s’est déclaré dans les locaux loués, endommagea­nt certaines oeuvres, explique-t-elle dans le document de cour en ajoutant que son assureur l’avait larguée et qu’elle avait des difficulté­s à en trouver un nouveau.

DÉGÂT D’EAU

Elle a ensuite loué d’autres locaux dans le même immeuble, même s’il semblait y avoir des infiltrati­ons d’eau.

« Des coins en mousse de quatre pouces d’épaisseur ont été installés sur toutes les oeuvres d’art, les élevant ainsi du sol », indique toutefois la Galerie Lisabel dans la poursuite.

Or, au début de la pandémie de COVID-19, en mars dernier, un nouveau malheur s’est abattu sur l’artiste peintre avec un bris de pompe de puisard dans le local.

L’ENTREPRISE NIE

« L’infiltrati­on d’eau recouvrait le sol de plus de 70 % de sa surface avec une hauteur d’environ cinq pouces, faisant en sorte que les oeuvres d’art trempaient dans l’eau », indique le document de cour en expliquant que 495 tableaux et sculptures avaient été soit détruits soit endommagés.

Tenant responsabl­e le propriétai­re des lieux, la Galerie Lisabel lui a réclamé un dédommagem­ent, mais ce dernier a refusé d’y donner suite, soulignant que le bail incluait une clause d’exonératio­n en cas d’infiltrati­on d’eau. Contactée par Le Journal, l’entreprise a formelleme­nt nié toute responsabi­lité.

Or, selon l’artiste qui a embauché un expert, Tidan aurait négligé la maintenanc­e du système de pompage, ce qui a causé le sinistre. Si bien que même si elle n’était pas assurée, elle doit être indemnisée par le locateur.

Incapable d’être dédommagée, la Galerie Lisabel a donc intenté une poursuite de 3,3 millions, qui couvre en grande partie les dommages à ses oeuvres. À moins d’un règlement de dernière minute, l’affaire sera prochainem­ent présentée à un juge.

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PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK L’artiste peintre Lisabel a perdu 495 de ses oeuvres en raison d’une infiltrati­on d’eau.

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