Le Journal de Montreal

Démonstrat­ion pathétique

La grande fête américaine du Thanksgivi­ng a donné lieu à une démonstrat­ion d’un rare pathétisme. Les Cowboys et les Lions ont réussi à rendre le triste spectacle presque divertissa­nt, de par leur désolante incompéten­ce.

- STÉPHANE CADORETTE

Les Cowboys ont été surclassés dans toutes les facettes du jeu et encore plus dans le coaching, face à l’équipe de Washington. Celle-ci s’est approprié le premier rang de l’hilarante division Est de la conférence nationale, mais la bande de Rivera n’entend plus à rire pour les prochaines années à travers cette mascarade.

Mais revenons aux Cowboys… L’embauche de Mike McCarthy comme entraîneur-chef se révèle une expérience pitoyable. Ses décisions douteuses sur des quatrièmes essais ont sonné le glas des Cowboys. La feinte de placement restera dans les annales comme l’une des plus grotesques tentatives de l’histoire.

Malgré une armada de receveurs de qualité, l’attaque régresse. Même Dak Prescott, s’il était en santé, ne parviendra­it pas à extirper ce club de son bourbier. En plein Thanksgivi­ng, c’est à Dallas que la dinde a été la plus indigeste. La farce, quant à elle, a été vomie aux quatre coins du continent. Pas exactement l’image qu’on se fait de l’« équipe de l’Amérique »…

Celle de Washington, qui a largué son sobriquet l’été dernier, continue, justement, de se faire un nom. La fiche de 4-7 n’a rien pour épater et la troupe de Ron Rivera est encore loin du but.

Déjà, toutefois, la défensive montre des dents. Aucune autre dans la ligue ne fait mieux contre la passe, ce que personne n’a vu venir. La collection de choix de première ronde sur le front défensif rapporte des dividendes évidents.

En Terry McLaurin, l’attaque mise sur un receveur qui produit depuis son arrivée dans la NFL, malgré une brochette de quarts-arrières généraleme­nt médiocres. Le porteur Antonio Gibson se révèle de semaine en semaine comme une future vedette.

En Alex Smith, on retrouve un général inspirant, un véritable survivant. Il a ses limites, mais à court terme, il peut rendre de fiers services.

Il vient de signer une victoire critique, deux ans après sa blessure atroce qui l’a mené à subir 17 opérations à une jambe. Bravo !

LIONS À L’AGONIE

Plus tôt dans la journée, les Texans ont donné la fessée aux Lions. D’ailleurs, tout le monde donne la fessée aux Lions par les temps qui courent. Leurs quatre dernières défaites ont été enregistré­es par des écarts d’au moins 14 points.

Même lorsque le retard a commencé à s’accentuer, ils n’ont jamais fait preuve du moindre sentiment d’urgence. Évidemment, personne ne ferait exprès pour se traîner les savates sur le terrain. Ce serait trop dangereux pour les joueurs.

N’empêche que les Lions ne sont pas animés de la rage de vaincre pour sauver le poste fragile de leur pilote Matt Patricia.

La culture perdante est incrustée depuis trop longtemps et Matt Patricia n’y changera rien.

Il a hérité d’une équipe de 9-7 qui, sans être dominante, était au moins excitante à voir jouer. Il en a fait une équipe qui erre sans ligne directrice et qui joue sans une once de constance. Que la fin de Patricia soit imminente ou qu’elle survienne à la fin de la saison, il n’y a plus de salut possible.

Heureuseme­nt, l’Amérique bénit Deshaun Watson, qui a sauvé la journée. À ses six derniers matchs, le quart-arrière a accumulé 15 passes de touchés, sans intercepti­on. Il joue au niveau de l’élite du circuit à sa position.

Plusieurs insistent sur le fait que l’entraîneur qui prendra le relais après la saison héritera d’une banque de choix dégarnie. Mais avec un joyau comme Watson à bord, le vent peut tourner excessivem­ent vite.

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