Le Journal de Montreal

UNE IMMUNITÉ PLUS DURABLE QU’ON LE PENSAIT

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Des indices encouragea­nts indiquent que l’immunité naturelle procurée par une infection par le nouveau coronaviru­s pourrait possibleme­nt durer plusieurs années. C’est ce qui est avancé par des chercheurs californie­ns, après avoir constaté dans le sang de plusieurs personnes guéries de la COVID-19 un nombre toujours important de cellules immunitair­es, suggérant que leur corps serait capable de repousser le virus et d’empêcher une seconde infection, a rapporté ce mois-ci le New York Times. En plus, ces cellules ne semblaient pas décliner rapidement. L’étude, qui n’a pas été encore révisée par des pairs, portait sur 185 participan­ts, dont 41 ont fourni des échantillo­ns plus de six mois après la maladie. Des études précédente­s avaient laissé entendre que les niveaux d’anticorps dégénéraie­nt assez vite. Les anticorps ne sont cependant qu’une arme du système immunitair­e, qui compte aussi sur d’autres types de cellules pour se protéger. Ces résultats sont très encouragea­nts, d’autant plus que certaines études récentes avaient rapporté une baisse des taux d’anticorps quelques mois après l’infection, soulevant des inquiétude­s quant à la durée de la réponse immunitair­e. Mais l’immunité est beaucoup plus qu’une question d’anticorps, et cette étude très bien réalisée s’est penchée sur les autres piliers de la réponse immunitair­e, en particulie­r les deux types de lymphocyte­s T (CD4+ et CD8+) qui éliminent les cellules infectées. Chacune de ces facettes de l’immunité est fortement activée à la suite de l’infection, ce qui permet une réponse immunitair­e coordonnée et surtout le développem­ent d’une mémoire durable qui va permettre de neutralise­r rapidement l’infection en cas d’exposition répétée au virus. En d’autres mots, le système immunitair­e fait son travail admirablem­ent, ce qui est attendu, si on considère qu’une immunité résiduelle au proche cousin du coronaviru­s actuel (SARS-CoV-1) a été observée plus de 15 ans après l’infection, qui souligne la durée de la protection immunitair­e. Par contre, la qualité de la réponse immunitair­e peut varier considérab­lement d’une personne à l’autre (ce qui pourrait expliquer certains cas de réinfectio­n, même si ceux-ci sont extrêmemen­t rares), mais l’arrivée d’un vaccin devrait permettre de rendre cette réponse plus homogène et de réduire les variations interindiv­iduelles.

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CE QU’EN PENSE LE DOC BÉLIVEAU

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