Des bonbons à l’infini
Peut-on à la fois faire preuve d’une générosité inégalée ET se dire prudent financièrement ?
C’est le grand écart avec lequel devra composer le gouvernement Trudeau, à la lumière de la mise à jour économique présentée hier.
Ainsi, Ottawa garde le pied fermement sur l’accélérateur des dépenses. La mise à jour prévoit plus de 25 milliards $ en nouveaux investissements.
Il y en a pour à peu près tout le monde, des étudiants en passant par les familles et les entreprises. Un saupoudrage auquel nous ont habitués les libéraux.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, soutient qu’il serait plus douloureux de ne rien faire. Évidemment, en pleine deuxième vague, les Canadiens ont encore besoin d’aide.
Or l’idée, par exemple, de dépenser 2,4 milliards pour bonifier encore une fois l’Allocation canadienne pour enfants est surtout payante politiquement.
REVENUS
Avec un déficit projeté au minimum de 381,6 milliards $, Ottawa est à la recherche de nouveaux revenus. Il promet donc de taxer les géants du web et de lutter plus efficacement contre les paradis fiscaux. Et cela, sans attendre que ses pays alliés bougent.
Cela aura pris une pandémie mondiale pour que le gouvernement Trudeau se fasse pousser une colonne vertébrale. C’est au moins ça de gagné. Les libéraux semblent toutefois très optimistes dans leurs estimations de revenus.
De toute façon, le gouvernement Trudeau a encore envoyé le signal hier qu’il n’y a pas de mal à imprimer de l’argent – comme le font la plupart des pays.
Chrystia Freeland estime que le plan de relance post-pandémie coûtera de 70 à 100 milliards $.
Comment cet argent sera-t-il dépensé ? Mme Freeland se donne jusqu’au budget printanier pour y penser. Belle coïncidence. Une autre pluie de bonbons point à l’horizon.
Justin Trudeau aime dire que son gouvernement a été l’un des plus généreux de la planète durant la pandémie. Mme Freeland assure que son mystérieux plan sera prudent et rigoureux.
On ne peut en vouloir à ceux qui y voient une apparente contradiction.