Le Journal de Montreal

Biden-Harris, un lien spécial avec le Québec ?

- antoine.robitaille@quebecorme­dia.com ANTOINE ROBITAILLE

Si un jour le cas du Québec était discuté à la Maison-Blanche, il pourrait profiter d’une sensibilit­é spéciale.

C’est ce que la ministre québécoise des Relations internatio­nales Nadine Girault a fait valoir au micro de Qub, au début du mois.

HARRIS À MONTRÉAL

On le sait, la nouvelle vice-présidente américaine Kamala Harris a fait un séjour à Montréal à la fin de son secondaire. Sa mère professeur­e venait y enseigner à McGill et poursuivre des recherches sur le cancer du sein.

Séjour peu marquant que Harris expédie dans sa biographie en quelques lignes, selon ce qui a été rapporté. La Californie­nne se souvient surtout, paraît-il, de son malaise devant la langue française et de la ville ensevelie sous « 12 pieds de neige ».

Malgré tout, il est inévitable, quand, tout jeune, on se déracine ainsi, qu’« un petit attachemen­t reste », croit la ministre Girault.

Comme « femme de couleur », cette dernière s’identifie d’ailleurs à la nouvelle V.-P. qui a, insiste-t-elle, défoncé deux plafonds de verre : celui des femmes et celui des femmes noires.

Au fait, la ministre québécoise est née aux États-Unis, au Missouri plus précisémen­t. Ne possédant pas pour autant la citoyennet­é – « je me sens vraiment très Québécoise » – elle a toutefois encore « beaucoup de famille aux États-Unis » et ressent donc un attachemen­t. Comme Harris, Girault a eu une enfance un peu nomade. Fille de médecin, très jeune, elle quitte le Missouri pour la Gaspésie.

BIDEN

Joe Biden aussi pourrait aussi avoir une sensibilit­é particuliè­re au Québec. Le nouveau président américain a passé une partie de sa carrière politique à l’influent comité du Sénat sur les affaires étrangères.

En marge du congrès démocrate d’août 2000 à Los Angeles, il déplora que l’internatio­nal intéressai­t peu les politicien­s américains, républicai­ns ou démocrates. Puis, à un journalist­e canadien présent, il lança que c’était un peu la même chose au Canada où « votre politique étrangère, c’est le Québec contre le reste du pays ».

Ce qui fut interprété ainsi : en temps de paix, tout ce que le Canada cherche à faire sur la scène internatio­nale, c’est de « mâter » le Québec !

On le sait, Kamala Harris a fait un séjour à Montréal à la fin de son secondaire.

PROTECTION­NISME

Contrairem­ent à d’autres administra­tions américaine­s, il est donc probable que celle-ci n’ait pas à se demander « où est le Québec sur la carte », se réjouit Nadine Girault.

Rien toutefois pour entrevoir une révolution dans les relations commercial­es avec le Québec, qui y envoie 71 % de ses exportatio­ns. Au contraire.

Le protection­nisme de l’ère Trump était surprenant pour un républicai­n, habituelle­ment entiché de libreéchan­ge. Ce sont les démocrates qui, historique­ment, ont joué cette carte.

Mais en cette période pandémique, les réflexes de repli économique sont exacerbés. Québec est même obligé de réviser complèteme­nt ses objectifs de croissance des exportatio­ns pour 2020.

À TVA nouvelles hier, la ministre Girault confiait que l’on espère maintenant « récupérer le niveau d’exportatio­ns » d’avant la pandémie.

En 2019, le Québec a exporté pour 93,3 milliards de $. En 2020, les exportatio­ns ont chuté à 72,6 milliards.

Ça prendra plus qu’un courant spécial pour redresser ces chiffres. Réussir enfin à y expédier plus d’électricit­é pourrait aider cependant.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada