Dominique Fortier célébrée en France
La Québécoise remporte le prix Renaudot essai
Un des lauriers littéraires les plus prestigieux de France a été, pour une rare fois, attribué à un auteur québécois, hier, quand la romancière Dominique Fortier a remporté le prix Renaudot de l’essai pour son livre, Les villes de papier.
Depuis le prix Médicis décerné à Dany Laferrière, en 2009, aucun écrivain d’ici n’avait été célébré à ce niveau, outre-Atlantique.
« Ça ajoute au caractère surréel de l’affaire », a dit au Journal l’autrice originaire de Cap-Rouge, qui avait eu des signes de sa possible victoire au cours des derniers jours, tout en se refusant de l’envisager.
« Jusqu’à la dernière minute, pour moi, ce n’était pas certain. C’est ce matin [lundi] que j’ai commencé à y croire. »
Depuis son lancement par les Éditions Alto au Québec, en 2018, et en France, par Grasset, en 2020, Les villes de papier a été écoulé à plus de 11 000 exemplaires.
Outre la promesse d’un intérêt décuplé pour ce roman à cheval entre la biographie et la fiction au sujet de la poétesse américaine Emily Dickinson, ce prix Renaudot confirme l’intérêt des Français pour le livre québécois.
« C’est un signe que notre littérature n’est pas seulement vue comme provinciale ou exotique, mais que les Français la regardent maintenant comme une littérature à part entière », observe Dominique Fortier.
CONFINEMENT
Le hasard de la vie a voulu que Les villes
de papier, qui s’intéresse à une femme qui a vécu une partie de sa vie en autoconfinement, soit récompensé pendant que nous sommes en plein confinement, du fait de la COVID-19.
Ce clin d’oeil du destin n’a évidemment pas échappé à Dominique Fortier, qui a écrit son livre en 2017, bien avant la pandémie. Un parallèle se trace néanmoins.
« Emily Dickinson, c’est quelqu’un qui nous apprend à vivre avec le regard moins tourné vers l’extérieur et à observer ce qui se trouve autour de nous. Dickinson, pour moi, c’est le réenchantement du monde. C’est être capable de voir le merveilleux dans un brin d’herbe. »