Un plan pour voir 5000 postes en région
La ministre Sonia LeBel estime que le télétravail en pandémie offre de nouvelles possibilités
Le gouvernement Legault pourrait transférer en région plus que les 5000 postes de fonctionnaires promis d’ici 2028, grâce aux nouvelles possibilités que le télétravail en pandémie a fait miroiter pour l’ensemble du territoire québécois.
« Je pense que ce sera une première étape. […] Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas être optimiste », a dit en entrevue Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale, qui annoncera son plan de régionalisation « d’ici quelques semaines ».
Au sein de l’appareil gouvernemental, la réflexion est en marche depuis l’arrivée au pouvoir de François Legault, qui en avait fait un engagement électoral.
« On avait commencé, avant la pandémie, à faire un tour de piste », a relaté
Mme LeBel. Chaque ministère et organisme avait d’ailleurs commencé à identifier quels postes pourraient être relocalisés en région. Mais la COVID-19 est venue transformer complètement l’organisation du travail, ce qui a eu pour effet de réorienter l’analyse.
DES FRONTIÈRES ÉVAPORÉES
« Le niveau de difficulté qu’on avait avant la pandémie, c’était qu’on était dans un mode traditionnel : fonctionnaire dans un bureau, un espace de travail, alors que là, avec le télétravail, on vient d’ouvrir quant à moi de nouveaux horizons », a expliqué Mme LeBel.
Ainsi, plusieurs postes qui n’avaient peut-être pas été ciblés lors du premier tour de piste le sont maintenant.
C’est que le télétravail est là pour de bon, ce qui viendra transformer les espaces à bureaux du gouvernement. La proportion de bureaux loués est aussi appelée à changer
« L’objectif, c’est du trois jours en télétravail, deux jours au bureau, signale la ministre. [...] Les espaces de bureaux ne seront plus nécessairement les mêmes [...] On est plus dans une dynamique de hub partagé que de bureaux formels avec un espace attitré à chacun. »
Dans les circonstances, il serait donc « assez logique » que la proportion d’espaces à bureaux loués par l’État québécois diminue dans l’avenir.
« C’est sûr que ce sont des économies potentielles très réelles. »
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
« Le développement économique régional » est un critère qui sera au coeur de la démarche, a répété Mme LeBel.
« On va essayer de prioriser des régions qui ont naturellement des besoins socioéconomiques plus grands. »
« Ce qu’on veut aussi, c’est améliorer la prestation de services aux citoyens et contribuer à l’occupation du territoire et développer l’économie des régions par des emplois stables. »
« EXPERTISE LOCALE »
Autre retombée recherchée : le développement d’une « expertise régionale sur les enjeux locaux », dont l’absence est souvent déplorée.
« Ce n’est pas juste transférer des postes pour transférer des postes. [...] Dans mon comté, dans la région de Mékinac, qui est hautement forestière, on peut penser que des gens de certains ministères comme Faune, Forêts et Parcs seraient dans un milieu propice à développer une expertise forestière sur les lieux. »
Comme confirmé dans le dernier budget provincial, le gouvernement entend profiter des départs à la retraite pour remplir son objectif, voire davantage, tout en misant sur le volontariat des employés.