Un 2e feu en une semaine lui est fatal
Un sexagénaire de Montréal a péri chez des proches qui l’hébergeaient à Sorel-Tracy, après un incendie chez lui
Un sexagénaire a péri hier dans les flammes d’une maison où il était hébergé une semaine après que son appartement a été endommagé par un autre brasier.
« Ça, j’appelle ça le destin », a lancé en après-midi un voisin qui contemplait les décombres, en racontant l’histoire de Raymond Carignan, 64 ans.
L’homme habitait depuis peu chez des proches dans leur petite maison vert pâle, rue Provost, près de la rue Roi, à SorelTracy, en Montérégie.
Il avait dû être relogé, car le logement de sa voisine du haut était passé au feu au cours des derniers jours, à Montréal.
« Il n’y a même pas une semaine. On l’a pris ici parce qu’il n’avait nulle part où aller », a relaté Pierre-Luc Paul, 19 ans, qui résidait aussi à cet endroit depuis un an.
SUR LE LIT
Vers 5 h 45, le jeune homme a été réveillé en sursaut par les flammes qui prenaient de l’ampleur à l’intérieur de la maison.
Il dit avoir vu le brasier provenir de la chambre, et plus particulièrement du lit de la propriétaire et mère de son meilleur ami.
« Je pense qu’elle était aux toilettes. D’après moi, c’est une cigarette. Tout le monde fumait là-dedans, sauf [mon ami] », a-t-il poursuivi, en tirant après coup avec nervosité sur sa propre cigarette.
M. Paul dit s’être alors rué dans la rue, où il a vu son coloc se jeter du deuxième étage. Blessé, ce dernier tentait sans succès de ramper pour s’éloigner du feu qui s’avançait.
SON MEILLEUR AMI
« Je suis allé le tirer de là. S’il survit, je l’aurai sauvé. C’est pas vrai que je vais le perdre comme ça. C’est mon meilleur ami, mon frère de coeur. Je le connais depuis que j’ai 12 ans », a souligné le survivant qui s’en est sorti sans une égratignure. Il a cependant perdu tous ses biens.
« Je me considère chanceux d’être en vie, parce que moi, jamais j’aurais été capable de sauter. J’ai le vertige », a-t-il précisé.
Lorsque le feu s’est déclaré, quatre autres personnes s’y trouvaient.
Deux hommes, l’un de 60 ans, dont l’état était stable, et l’autre de 22 ans, qui luttait pour sa vie, ont été transportés hier à l’étage des grands brûlés du CHUM, tandis qu’une dame de 58 ans a subi un choc nerveux.
Le corps de Raymond Carignan, qui manquait à l’appel en matinée, a été découvert puis sorti des décombres en après-midi.
« J’espère juste qu’il n’a pas souffert. C’était un bon monsieur, toujours souriant », a témoigné Pierre-Luc Paul.
La Sûreté du Québec enquête pour établir la cause du sinistre. Tout porte à croire cependant qu’il s’agirait d’un accident, selon les autorités.