Un policier destitué pour alcool au volant
Il s’est fait prendre à dormir à un feu rouge
Même si son chef était prêt à le reprendre, un policier a été destitué parce qu’il s’était fait prendre par un citoyen endormi au volant à un feu rouge, les capacités affaiblies par l’alcool.
« Il est manifeste que M. Boucher a commis une grave erreur de jugement qui a affecté ses capacités à exercer ses fonctions de policier lorsqu’il a persisté à conduire son véhicule après s’être fait réveiller », a statué Me Denis Provençal, président du Tribunal d’arbitrage, en maintenant la destitution de l’agent à la police de Québec Dominic Boucher.
Le policier avait plaidé coupable en 2017 à des accusations de conduite avec les facultés affaiblies, pour des événements remontant à 2015.
MAUVAISE DÉCISION
Alors qu’il n’était pas en fonction, ce dernier s’est assoupi à une lumière rouge, lui qui avait consommé plusieurs bières lors d’un spectacle et dans un bar.
Il était alors convaincu qu’il était en mesure de conduire.
Au lieu de s’arrêter sur le bord de la route, il avait poursuivi son chemin pour se rendre chez lui, mais il s’est fait intercepter par des homologues de la Sûreté du Québec.
Disant comprendre que M. Boucher « traversait une période difficile sur le plan personnel », alors que sa fille était malade et qu’il vivait d’importants problèmes de couple lui causant beaucoup de fatigue, l’arbitre a toutefois estimé qu’il ne s’agissait pas de « circonstances particulières », qui lui auraient permis d’éviter la destitution.
LA CONFIANCE DU CHEF
Pourtant, le chef de la police de Québec, Robert Pigeon, avait « témoigné que les événements ne remettaient pas en cause la confiance qu’il avait envers M. Boucher et sa capacité à demeurer policier », peut-on lire dans la longue décision de 60 pages, rendue récemment.
Dans le passé, quelques policiers ayant commis la même faute que Dominic Boucher avaient pu demeurer à l’emploi du Service de police de la Ville de Québec, s’en sortant généralement avec des suspensions de plusieurs mois.
« C’est le Comité de discipline qui a fait la recommandation de destituer M. Boucher de ses fonctions de policier et M. Pigeon s’est rallié à celle-ci », précise-t-on dans le document.
Si auparavant il pouvait être toléré, un changement de mentalité dans le mode de gestion des dossiers de ce type s’est effectué, et il en allait de la crédibilité du service de police, a notamment témoigné une directrice générale adjointe de la Ville.