« Je ne tiens pas Baldwin responsable »
Le père de la directrice photo décédée blâme plutôt les équipes techniques
AFP ET AGENCE QMI | Le père de Halyna Hutchins, la directrice de la photographie tuée jeudi par Alec Baldwin sur le plateau de tournage du film Rust, ne le considère pas comme responsable de l’accident.
Dans une entrevue accordée au média britannique The Sun, Anatoly Androsovych, le père de la directrice de la photographie décédée par le tir accidentel d’Alec Baldwin, a blâmé les équipes techniques pour la responsabilité de l’événement.
« Je ne tiens pas Alec Baldwin pour responsable, c’est la responsabilité des accessoiristes qui manipulent les armes », a-t-il expliqué au quotidien.
M. Androsovych a déclaré qu’Alec Baldwin avait pris contact avec le mari de sa défunte collègue et que ce dernier déciderait s’il souhaitait engager des poursuites judiciaires.
DEUX PERSONNES AU COEUR DE L’ENQUÊTE
L’enquête sur le décès, jeudi, d’une directrice de la photographie aux États-Unis, tuée par un tir d’Alec Baldwin lors du tournage d’un western, se poursuivait hier en se focalisant sur l’armurière et l’assistant-réalisateur.
Touchée au torse après le déclenchement, par M. Baldwin, d’une arme utilisée comme accessoire du film Rust, selon un rapport d’enquête préliminaire consulté par l’AFP, Halyna Hutchins a été transportée par hélicoptère à un hôpital du Nouveau-Mexique, où son décès a été prononcé.
Le réalisateur, Joel Souza, blessé à l’épaule lors du tir et présentement en convalescence, s’est dit « anéanti par la perte de [son] amie et collègue » dans un communiqué transmis au site Deadline hier.
La responsabilité de l’armurière de cinéma Hannah Gutierrez Reed, 24 ans, est examinée de près par les enquêteurs, car c’est elle qui avait, selon le rapport, préparé l’arme à feu avec laquelle l’acteur a tiré le coup fatal. Elle l’avait placée sur un chariot avec deux autres armes.
L’assistant-réalisateur, Dave Halls, décrit comme un professionnel expérimenté, avait ensuite tendu cette arme à M. Baldwin lors de la répétition d’une scène du film, l’informant qu’elle était « froide », c’est-à-dire non chargée d’une balle réelle en jargon cinématographique.
M. Halls ne « savait pas que l’arme était chargée de balles réelles », précise le rapport d’un agent du bureau du shérif du comté de Santa Fe, dans l’État du Nouveau-Mexique.
Après le coup de feu, Mme Gutierrez Reed s’est vue confier l’arme et a collecté la cartouche usagée, avant de tout remettre aux policiers à leur arrivée, indique le rapport.
Aucune poursuite n’a encore été engagée, indiquait vendredi un porte-parole du shérif.
« STUPEUR »
La thèse accidentelle semblant privilégiée, Alec Baldwin est resté en liberté après avoir été interrogé.
Un mandat de perquisition a été délivré par un juge vendredi, autorisant les forces de l’ordre à saisir le matériel lié au tournage ainsi que les armes et munitions utilisées comme accessoires, et les habits portés par l’acteur et le reste de l’équipe lors du drame.
Dans la nuit de vendredi à hier, le comédien a aussi retweeté un article de Variety dont le titre indique qu’il avait été « informé que l’arme-accessoire était sûre avant le tir fatal », sans y ajouter de commentaires.
Une arme utilisée comme accessoire sur le tournage s’était en effet accidentellement déclenchée à au moins deux reprises avant l’accident de jeudi, selon des sources anonymes citées par le journal, qui ne précise pas s’il s’agissait de la même arme.
Interrogée à ce sujet par l’AFP, la société de production n’a pas réagi.
Le tournage de Rust a été suspendu pour une durée indéterminée à la suite du drame.