Le Journal de Montreal

Mon rêve était de jouer pour les Draveurs

- RODGER BRULOTTE rodger.brulotte@quebecorme­dia.com

L’ancien joueur du Canadien Marc-André Bergeron n’a jamais été sélectionn­é au repêchage par une formation de la LNH, pourtant, il a disputé 490 matchs dans la LNH. Il a évolué avec sept équipes dans la LNH, dont le Canadien, sans oublier ses trois saisons en Suisse.

Passionné de sport, Marc-André, un membre fondateur et ancien président des Aigles de Trois-Rivières de la Ligue Can-Am de baseball, relève un nouveau défi. Avec l’arrivée d’une franchise de la ECHL, les Lions de Trois-Rivières, le propriétai­re de l’équipe, Dean MacDonald, a nommé Marc-André à titre de V.-P. et directeur général de l’équipe.

Aujourd’hui, Marc-André nous permet de découvrir une personne qui sans aucun doute démontre que la persévéran­ce lui a permis d’atteindre certains sommets dans sa vie.

Es-tu natif de Trois-Rivières ou de Saint-Louis-de-France ?

Je suis content que tu me poses la question. J’ai demeuré à Trois-Rivières quelques années, avant que mon père, André, ma mère, Lucie Lebel, mon jeune frère, Sébastien, et moi déménagion­s à Saint-Louis-de-France.

Quel rôle tes parents ont-ils joué dans ta vie ?

Mon père est décédé, il y a quelques années. Il travaillai­t chez Accessoire­s d’auto Leblanc. Il m’accompagna­it lorsque je jouais au baseball ou au hockey mineur à Trois-Rivières.

Parle-moi de ta mère.

Ma mère travaillai­t chez Schlumberg­er, une usine d’assemblage de compteurs d’électricit­é. Tout au long de ma carrière, maman était ma psychologu­e. Elle trouvait toujours une façon de m’encourager.

Tu as commencé à patiner à l’âge de 2 ans.

Nous demeurions chez mon grandpère, Louis-Georges Lebel, qui avait dans sa cour arrière une patinoire. J’ai une photo à la maison avec mon grand-père et mon père à mes côtés, alors que je patinais de peine et de misère à l’âge de deux ans.

Quels ont été tes emplois d’été ?

J’ai été camelot pour Le Nouvellist­e de Trois-Rivières. Aussi, j’ai fait la tonte et l’entretien de pelouses. Après une semaine, j’ai dû quitter mon travail, car j’étais allergique au pollen.

Tes parents t’ont lancé un défi.

Mes parents n’avaient pas les moyens financiers pour me permettre de jouer dans des formations d’élite, car les coûts étaient trop élevés. J’ai eu beaucoup de succès dans les catégories CC et BB.

As-tu rêvé de jouer pour le Canadien ?

Non. Mon rêve était de jouer pour les Draveurs de Trois-Rivières. J’assistais régulièrem­ent aux matchs des Draveurs assis au côté de mon grand-père qui était le juge de buts.

Est-ce que je peux parler de ton équipement de hockey ?

Je t’en ai parlé pour que tu l’écrives. Qui sait, peut-être cela pourrait aider d’autres jeunes dont les familles n’ont pas les moyens financiers.

Tu jouais avec l’équipement de tes coéquipier­s.

C’est-à-dire que lorsque mes amis changeaien­t leurs patins ou leurs bâtons de hockey qui n’étaient pas brisés, je les utilisais. J’étais très à l’aise à l’époque et à bien y penser, cela m’a permis de jouer dans LNH.

« LES ANCIENS CANADIENS FORMENT UNE GRANDE FAMILLE. » – Marc-André Bergeron

Finalement, l’as-tu réalisé le défi de tes parents ?

Ils m’avaient dit que si jamais j’étais choisi au sein de l’équipe Bantam AA, ils payeraient mon inscriptio­n. J’ai été choisi.

Tu voulais aller jouer au baseball en Floride. Résultat, la formation de hockey Midget AAA ne t’a pas sélectionn­é.

Je faisais partie du programme d’Élite de baseball qui pendant l’hiver nous permettait de faire un séjour en Floride pour améliorer nos talents et affronter des équipes américaine­s. Les dirigeants du hockey Midget AAA m’ont avisé que je ne pouvais pas évoluer dans les deux sports. Alors, j’ai joué Midget BB et j’ai été repêché par Baie-Comeau de la LHJMQ.

Tu as demeuré à Montréal ?

Pour la première fois de ma carrière, j’avais été retranché par une équipe. Baie-Comeau m’a cédé au Junior AAA de Longueuil. Je fréquentai­s l’école secondaire du Collège Français à Montréal sur l’avenue Fairmount et je demeurais dans le dortoir tout près de l’école. Un mois après mon arrivée,

Baie-Comeau m’a rappelé pour jouer avec eux.

Tu habitais chez Dave Morissette ?

Dave poursuivai­t sa carrière profession­nelle et l’équipe m’avait envoyé demeurer avec les parents de Dave qui m’ont tellement aidé.

Tes premières voitures ?

J’avais 20 ans et je jouais pour Shawinigan. J’ai eu deux voitures usagées : une Ford et une Acura.

Ton premier match du Canadien comme spectateur.

J’avais été choisi pour participer au match des étoiles de la LHJMQ qui avait lieu au Centre Bell. La vielle du match, j’ai assisté pour la première fois de ma vie à un match du Canadien.

Qui aimerais-tu rencontrer ?

J’aime beaucoup la musique. Alors mon choix est facile, j’aimerais disputer une ronde de golf avec le légendaire chanteur, Bono.

Tu as deux enfants.

Mes enfants aiment le sport. Ma fille, Sofia joue au volleyball. J’assiste à ses matchs, mais non à ses pratiques. Elle m’a fait comprendre que les parents n’assistaien­t pas aux pratiques. Mon fils, Frédéric joue au hockey pee-wee Élite. Nous éprouvons beaucoup de plaisir l’été à disputer des rondes de golfs ensemble.

L’esprit familial joue un rôle important chez toi.

Mon épouse, Isabelle Simard, joue un rôle important dans notre qualité de vie familiale. Elle a sa maîtrise universita­ire, mais elle a choisi de demeurer à la maison pour appuyer les enfants dans leur cheminemen­t de vie et surtout moi, car c’est ma conseillèr­e. Les enfants et moi sommes choyés de pouvoir compter sur son amour.

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