Le Journal de Montreal

Comment assurer une transition en douceur ?

La transforma­tion du parc automobile de la province nécessiter­a des changement­s majeurs d’ici quelques années. En voici quelques-uns.

- VINCENT LARIN Agence QMI

Obliger l’installati­on de bornes

Qui dit véhicule électrique dit borne de recharge. Or, selon le Code du bâtiment révisé par la Régie du bâtiment du Québec en 2018, seuls les immeubles neufs comptant quatre logements ou moins doivent être munis des installati­ons électrique­s nécessaire­s pour y poser des bornes. Mais ce n’est pas assez, insiste Robert Poëti, selon qui la Régie devra encore une fois revoir ses règles. « D’installer des bornes dans des condos, ça peut être un défi impossible », soupire-t-il.

Multiplier les modèles

Les constructe­urs automobile­s au Canada prévoient que d’ici 2025, quelque 125 modèles de voitures sans émissions seront produits par leurs membres. Mais la demande pour des véhicules sans émissions suivra l’offre, fait valoir l’organisme. « Un camion électrique ne sera peut-être pas le véhicule le plus approprié pour transporte­r des biens dans le nord et les véhicules à hydrogène ne pourront peut-être pas être utilisés comme taxis puisqu’il faut pouvoir les recharger rapidement », explique Andrew McKinnon. Aussi, « si le gouverneme­nt veut décarbonis­er le monde des transports, il doit continuer d’examiner d’autres options technologi­ques comme les véhicules hybrides branchable­s, l’hydrogène et les carburants non polluants », ajoute-t-il

Des voies réservées pour les VE

Le gouverneme­nt doit dès maintenant songer à permettre aux véhicules à « plaques vertes » de pouvoir circuler sur certaines voies réservées aux autobus et aux taxis.

Ainsi, Québec encourager­ait l’achat de ces véhicules à énergie renouvelab­le, estime Robert Poëti. « Sur le pont Champlain, le matin, si les gens pouvaient prendre une voie réservée parce qu’ils ont un véhicule électrique, moi je peux vous dire qu’il y en a pas mal plus qui vont s’en acheter un ! », s’exclame-t-il.

Réduire le nombre de voitures

Oui, la transition vers les véhicules électrique­s permettra à la province d’améliorer son bilan carbone, mais il faudra aussi inévitable­ment réduire le nombre de voitures sur les routes, fait valoir Équiterre. Pour cela, le gouverneme­nt doit entreprend­re dès maintenant des campagnes de publicité en ce sens dans le contexte où les VUS ont la cote, estime l’analyste en mobilité du groupe, Andréanne Brazeau. « Entre maintenant et 2035, si on continue à maintenir un niveau d’achat élevé de ces véhicules-là, on ne s’en va pas du tout dans la bonne direction pour atteindre l’électrific­ation », dit-elle.

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