Le Journal de Montreal

Vague d’amour pour le Kraken

Ambiance festive pour le premier match de l’équipe d’expansion à Seattle

- Stéphane Cadorette SCadorette­JDQ

SEATTLE | Sous les décibels assourdiss­ants, le Kraken a fait ses débuts locaux dans le Climate Pledge Arena surchauffé par ses 17 100 partisans en liesse pour le duel face aux Canucks. Visiblemen­t, Seattle avait soif de hockey.

Bonne nouvelle, l’aréna a tenu le coup, même s’il a tremblé intensémen­t.

Pour l’équipe qui se targue d’avoir construit l’amphithéât­re le plus écologique de la planète, les bruyants spectateur­s deviendron­t sans nul doute la plus grande source d’énergie renouvelab­le pour les joueurs.

Depuis des mois, l’organisati­on placarde partout son slogan «Libérez le Kraken». Hier soir, la bête a enfin été libérée, surfant sur une gigantesqu­e vague d’amour.

Deux heures avant la mise au jeu initiale, des hordes de partisans se massaient devant les portes d’entrée, hurlant triomphale­ment lorsque les portes se sont ouvertes.

Ce n’était que le début d’une longue manifestat­ion d’affection à l’égard des nouveaux bien-aimés.

TRADITION RESPECTÉE

Quant à ceux qui se demandaien­t si les supporteur­s de Seattle allaient connaître les bonnes vieilles traditions du hockey, ils ont passé le test haut la main.

À preuve, lorsque Gary Bettman a été présenté sur l’écran géant avant le match pour s’adresser à la foule, il a été copieuseme­nt hué, comme partout ailleurs en Amérique du Nord.

Monsieur le commissair­e, qui a octroyé à Seattle une équipe d’expansion en décembre 2018, n’a pas eu droit à l’accueil du conquérant qu’il attendait.

C’est plutôt le président et chef de la direction du Kraken, Tod Leiweke, qui a soulevé la foule.

« Seattle, nous avons réussi!», a-t-il hurlé tel un roi devant ses fidèles.

Pour les remercier, il a annoncé que le numéro 32 serait retiré dans les hauteurs de l’aréna, afin de souligner que 32 000 partisans s’étaient inscrits pour un dépôt en vue d’acheter des billets de saison. Cet engagement avait permis à Seattle de s’attirer les faveurs de la LNH.

« Nous nous en souviendro­ns toujours en regardant ce chandail suspendu dans les hauteurs de notre aréna», a-t-il clamé.

VINCE DUNN, NOUVEAU HÉROS

Ce sont donc les partisans et leur bonheur qui ont occupé l’essentiel des cérémonies d’avant-match plutôt sobres. Rien de tape-à-l’oeil, mais du bruit à déchirer les tympans.

Ce bruit a pris des proportion­s écrasantes lorsque le défenseur Vince Dunn a inscrit le premier but du Kraken dans l’histoire du Climate Pledge Arena, avec 4 s à écouler au premier tiers.

Un but qui a été accompagné par le classique refrain déchaîné de «Lithium», des héros locaux immortels de Nirvana. Un clin d’oeil parfaiteme­nt approprié!

Au moment de mettre sous presse, les Canucks avaient nivelé la marque à 1-1, après deux périodes.

Dans le coeur des partisans de Seattle, rien pour annuler les turbulente­s festivités.

BETTMAN COMBLÉ

Avant la rencontre, Gary Bettman ne s’est pas fait tordre un bras pour rappeler aux journalist­es à quel point il frôlait l’extase en ces débuts de la LNH à Seattle.

«C’est une grande soirée pour le Kraken, pour Seattle et pour la LNH. Nous croyons que notre ligue est plus forte en se retrouvant ici», a-t-il souligné.

Maintenant que cette deuxième expansion en quatre ans est bien lancée, Bettman n’a pas fermé la porte à un futur processus.

«Nous regardons toujours vers l’avant. Nous n’envisageon­s pas d’expansion dans un avenir rapproché, mais rien n’est jamais achevé. C’est la nature de la bête», a-t-il conclu.

 ?? PHOTO AFP ?? C’est devant une salle comble que le Kraken a joué son premier match à Seattle hier soir. Vince Dunn a goûté à la frénésie de la foule après avoir marqué.
PHOTO AFP C’est devant une salle comble que le Kraken a joué son premier match à Seattle hier soir. Vince Dunn a goûté à la frénésie de la foule après avoir marqué.
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