Le Journal de Montreal

Pas juste la responsabi­lité des parents

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Réduire la consommati­on de sucre des enfants passe par une meilleure éducation et plus de réglementa­tions de l’industrie, plaident plusieurs experts.

« Les parents ont certaineme­nt une part de responsabi­lité, mais on ne peut pas tout mettre sur leurs épaules. […] Le marketing est très agressif, insiste la nutritionn­iste Marie-Jeanne Rossier-Bisaillon, de l’Associatio­n pour la santé publique du Québec. On a besoin de milieux qui favorisent les saines habitudes. »

Tous les intervenan­ts contactés par Le Journal sont d’accord : le gouverneme­nt doit davantage baliser la vente des produits sucrés et éduquer la population.

« Tant qu’on n’aura pas mis entre les mains du consommate­ur le pouvoir de choisir dans la connaissan­ce, ça ne changera pas », estime la Dre Julie St-Pierre, pédiatre.

EXEMPLE DE BALISES :

– Étiquetage moins trompeur sur les produits dits « santé » ou « naturels »

– Limiter la quantité de sucre permise dans les produits

– Coter les produits selon leur valeur nutritionn­elle (vert, jaune, rouge)

D’ailleurs, un nouvel étiquetage fera son apparition sur les produits ultratrans­formés au Canada dès 2026.

Les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés devront être munis d’un symbole en forme de loupe sur le devant pour éclairer le consommate­ur.

TAXER LES BOISSONS SUCRÉES ?

La taxation des boissons sucrées a aussi eu des effets bénéfiques sur la consommati­on dans certains pays comme le Mexique. Au Québec, plusieurs experts sont favorables à cette mesure.

« La taxation serait intéressan­te si les montants colligés étaient remis dans le système de la santé pour la promotion des habitudes de vie », souligne la Dre Mélanie Henderson, endocrinol­ogue à l’Hôpital Sainte-Justine.

Par ailleurs, l’éducation des consommate­urs est aussi un élément clé pour leur permettre de faire de bons choix.

« Il y a des gens plus vulnérable­s que d’autres, souligne Michel Lucas, chercheur au CHU de Québec, spécialisé en épidémiolo­gie nutritionn­elle. Le consommate­ur qui n’a pas d’éducation est complèteme­nt mêlé là-dedans. […] Ça devient un problème, une roue infernale. »

« Les grands-parents ont un rôle à jouer, ajoute-t-il. On pense faire du bien en donnant une gâterie, mais ce n’est pas la bonne chose. »

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CAPTURE D’ÉCRAN SANTÉ CANADA

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