Le Journal de Montreal

Un infirmier québécois qui devait aller à Gaza voit le projet avorter

En compagnie d’autres humanitair­es, il espérait pouvoir livrer des denrées aux Gazaouis

- CATHERINE BOUCHARD

Un infirmier de Québec devait prendre part à l’embarqueme­nt de la Flottille pour Gaza, hier matin à Istanbul, en Turquie, dans l’espoir de se rendre à Gaza pour briser le blocus israélien et livrer les denrées humanitair­es aux Gazaouis.

Jean-Pierre Valdebenit­o, père de famille de trois enfants et beaupère de deux autres, n’a pas été difficile à convaincre.

Engagé dans la cause de la Palestine depuis plus d’une vingtaine d’années, l’infirmier de profession a répondu sans grande hésitation à l’invitation de son amie Nimâ Machouf.

Mme Machouf, une épidémiolo­giste d’origine iranienne, est également de l’équipage.

« Elle m’a dit que si ça me tentait, il y avait encore de la place », confie M. Valdebenit­o.

« Je n’ai pas été dur à convaincre. En moins de 24 heures, j’ai eu les discussion­s que je devais avoir avec ma famille et mon employeur. »

DÉPART AVORTÉ

Le citoyen de Limoilou demeurait dans l’incertitud­e à savoir si son périple aurait lieu lorsqu’il nous a accordé une entrevue.

« Les pressions qui s’exercent sur le gouverneme­nt turc retardent le départ. Si on ne part pas dans les prochains jours, ça pourrait compromett­re ma présence », avait-il expliqué jeudi.

En milieu de journée, la Freedom Flotilla Coalition annonçait que le bateau était fin prêt pour le départ, mais qu’un obstacle se présentait déjà.

« Un barrage administra­tif a été lancé par Israël dans le but d’empêcher notre départ. Israël fait pression sur la République de Guinée-Bissau pour qu’elle retire son drapeau de notre navire de tête. Cela a déclenché une demande d’inspection supplément­aire, qui retarde notre départ prévu le 26 avril », peuton lire dans un communiqué de l’organisme.

Hier, l’embarqueme­nt s’est produit, mais la flottille qui devait se rendre à Gaza a finalement dû avorter son périple de quatre jours pour l’aller uniquement en début de soirée.

MESSAGE AUX ÉLUS

Cette mission était tout de même un message clair aux élus de nombreux pays, accusés de laxisme par de nombreux humanitair­es.

« C’est pour montrer la volonté », poursuit l’infirmier.

« On fait le travail que nos gouverneme­nts ne font pas », affirme M. Valdebenit­o sans détour.

La ministre fédérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a été interpellé­e par les humanitair­es qui somment le gouverneme­nt d’agir pour protéger les citoyens impliqués dans l’aide humanitair­e et la population de Gaza.

FAIRE PRESSION SUR ISRAËL

La politicien­ne a indiqué que le Canada sera toujours là pour appuyer les différente­s initiative­s humanitair­es.

Mais M. Valdebenit­o et ses collègues humanitair­es espèrent plus.

« Il faut [que les élus] fassent les pressions suffisante­s sur Israël pour que l’aide humanitair­e entre par les voies terrestres, maritimes et aériennes en territoire palestinie­n, que les humanitair­es puissent travailler et que les journalist­es puissent avoir accès au territoire palestinie­n », fait-il valoir.

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PHOTOS FOURNIES PAR JEAN-PIERRE VALDEBENIT­O ET FREEDOM FLOTILLA COALITION L’infirmier Jean-Pierre Valdebenit­o et l’épidémiolo­giste Nimâ Machouf prenaient la pose avant d’embarquer à bord de la Flottille pour Gaza, en Turquie, hier. Ci-contre, le navire sur lequel ils se trouvaient en compagnie d’autres humanitair­es pour aller livrer des denrées à Gaza.

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