Un infirmier québécois qui devait aller à Gaza voit le projet avorter
En compagnie d’autres humanitaires, il espérait pouvoir livrer des denrées aux Gazaouis
Un infirmier de Québec devait prendre part à l’embarquement de la Flottille pour Gaza, hier matin à Istanbul, en Turquie, dans l’espoir de se rendre à Gaza pour briser le blocus israélien et livrer les denrées humanitaires aux Gazaouis.
Jean-Pierre Valdebenito, père de famille de trois enfants et beaupère de deux autres, n’a pas été difficile à convaincre.
Engagé dans la cause de la Palestine depuis plus d’une vingtaine d’années, l’infirmier de profession a répondu sans grande hésitation à l’invitation de son amie Nimâ Machouf.
Mme Machouf, une épidémiologiste d’origine iranienne, est également de l’équipage.
« Elle m’a dit que si ça me tentait, il y avait encore de la place », confie M. Valdebenito.
« Je n’ai pas été dur à convaincre. En moins de 24 heures, j’ai eu les discussions que je devais avoir avec ma famille et mon employeur. »
DÉPART AVORTÉ
Le citoyen de Limoilou demeurait dans l’incertitude à savoir si son périple aurait lieu lorsqu’il nous a accordé une entrevue.
« Les pressions qui s’exercent sur le gouvernement turc retardent le départ. Si on ne part pas dans les prochains jours, ça pourrait compromettre ma présence », avait-il expliqué jeudi.
En milieu de journée, la Freedom Flotilla Coalition annonçait que le bateau était fin prêt pour le départ, mais qu’un obstacle se présentait déjà.
« Un barrage administratif a été lancé par Israël dans le but d’empêcher notre départ. Israël fait pression sur la République de Guinée-Bissau pour qu’elle retire son drapeau de notre navire de tête. Cela a déclenché une demande d’inspection supplémentaire, qui retarde notre départ prévu le 26 avril », peuton lire dans un communiqué de l’organisme.
Hier, l’embarquement s’est produit, mais la flottille qui devait se rendre à Gaza a finalement dû avorter son périple de quatre jours pour l’aller uniquement en début de soirée.
MESSAGE AUX ÉLUS
Cette mission était tout de même un message clair aux élus de nombreux pays, accusés de laxisme par de nombreux humanitaires.
« C’est pour montrer la volonté », poursuit l’infirmier.
« On fait le travail que nos gouvernements ne font pas », affirme M. Valdebenito sans détour.
La ministre fédérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a été interpellée par les humanitaires qui somment le gouvernement d’agir pour protéger les citoyens impliqués dans l’aide humanitaire et la population de Gaza.
FAIRE PRESSION SUR ISRAËL
La politicienne a indiqué que le Canada sera toujours là pour appuyer les différentes initiatives humanitaires.
Mais M. Valdebenito et ses collègues humanitaires espèrent plus.
« Il faut [que les élus] fassent les pressions suffisantes sur Israël pour que l’aide humanitaire entre par les voies terrestres, maritimes et aériennes en territoire palestinien, que les humanitaires puissent travailler et que les journalistes puissent avoir accès au territoire palestinien », fait-il valoir.