Le Journal de Montreal

Une accusée de fraude est trop à risque pour être libérée

Elle aurait multiplié les faux comptes sur Marketplac­e pour piéger ses victimes

- JONATHAN TREMBLAY

Une dame qui aurait fraudé plus d’une centaine de personnes sur la plateforme de ventes en ligne Marketplac­e est tellement propice à récidiver qu’un juge a tranché qu’il valait mieux qu’elle demeure détenue en attendant son procès.

« Les fraudes se comptaient par dizaines avant la première arrestatio­n de madame. Ni une ordonnance de probation ni une ordonnance de remise en liberté n’ont pu prévenir d’autres fraudes », a lancé hier le juge Christian Jarry, durant l’enquête sur caution de Nathalie Morin, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.

Le magistrat n’a même pas jugé nécessaire d’entendre Me Cimon Senécal plaider pour la poursuite avant de rendre sa décision, directemen­t sur le banc.

Détenue depuis son arrestatio­n il y a une semaine, la résidente de Saint-Hyacinthe de 42 ans fait face à sept nouvelles accusation­s, dont quatre de fraudes.

Celle-ci était pourtant déjà accusée de huit chefs de fraudes, depuis novembre dernier.

FAUX COMPTES

Mais après avoir été remise en liberté sous des conditions spécifique­s, celle qui aurait multiplié les comptes Facebook bidon n’aurait pas pu s’empêcher de berner d’autres victimes.

« Je ne veux plus faire de fraudes. Ça va être vraiment fini, cette fois-ci. Je vous le promets », a admis Morin, en sanglots, pour tenter de convaincre le tribunal de la libérer, vendredi.

Selon la théorie de la poursuite, la fraudeuse alléguée qui vit de l’aide financière de dernier recours avait un modus operandi clair. Elle affichait des objets à vendre sur Marketplac­e, avant de demander des dépôts allant jusqu’à 200 $ pour réserver lesdits items.

Nintendo Switch, piscine hors terre, génératric­e, couteaux de cuisine, foyer, VTT pour enfant ; la liste d’articles et le nombre de victimes n’auraient pas fini de s’allonger, selon la poursuite, car l’enquête est toujours en cours.

Les victimes se seraient ensuite rendues aux adresses transmises par l’accusée, avant de réaliser qu’ils n’étaient pas chez la vendeuse en question, et qu’ils avaient en fait été fraudés.

FILMÉE AU GUICHET

Entre janvier et mercredi dernier seulement, il y aurait au minimum plus de 70 nouveaux virements frauduleux détectés dans ses comptes bancaires.

D’ailleurs, les enquêteurs ont mis la main sur des images de caméras de surveillan­ce des guichets de banques où Morin aurait été aperçue en train de retirer l’argent des virements frauduleux.

Elle a des antécédent­s de vols à l’étalage et de non-respect d’engagement pour lesquels elle avait écopé d’une probation d’un an, en octobre dernier.

Ses dossiers reviennent en mai. D’ici là, elle demeurera derrière les barreaux.

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PHOTO FOURNIE PAR LA COUR NATHALIE MORIN Accusée

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