Le Journal de Montreal

Une plongée dans les scandales

La première semaine du procès de Trump a mis la lumière sur le rôle d’un tabloïd pour protéger sa réputation

- The Apprentice. Les débats reprendron­t mardi.

AFP | Le procès pénal de Donald Trump a conclu hier à New York une première semaine de débats consacrés au rôle d’un tabloïd à scandales dans sa conquête de la Maison-Blanche en 2016, un prélude au coeur de l’affaire.

Le 45e président des États-Unis est poursuivi pour 34 chefs de falsificat­ion de documents comptables, pour dissimuler un paiement ayant permis d’étouffer un potentiel scandale sexuel dans la dernière ligne droite de la campagne présidenti­elle de 2016.

L’argent, 130 000 dollars, avait été versé à l’ancienne vedette de films pornos Stormy Daniels, pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu’elle affirmait avoir eue avec lui en 2006, alors qu’il était déjà marié à son épouse Melania.

Ayant l’air de prendre l’exercice peu au sérieux, Trump s’est pointé devant les caméras pour souhaiter un joyeux anniversai­re à son épouse et tout en se moquant du procès « horrible et inconstitu­tionnel » qui l’oblige à passer ses journées dans une salle d’audience « gelée » plutôt que de faire campagne.

Celui qui risque une condamnati­on au pénal avant l’élection a assisté pendant des heures, souvent attentif, parfois affaissé dans son fauteuil, l’air assoupi, à l’interrogat­oire-fleuve du premier témoin de l’accusation, l’ancien patron de tabloïds David Pecker.

ON MET LA TABLE

Car pour l’instant, les débats se sont surtout penchés sur des paiements antérieurs à celui de Stormy Daniels.

Depuis lundi, David Pecker, qui possédait le titre The National Enquirer, a détaillé comment, après une rencontre à la Trump Tower en août 2015 à New York avec son « ami Donald » et son avocat de l’époque Michael Cohen, il s’était mis à leur service lors de la campagne présidenti­elle de 2016 pour chasser les scandales en achetant l’exclusivit­é des droits sur des histoires racoleuses.

Une opération menée à deux reprises, notamment 150 000 dollars pour acquérir l’histoire de Karen McDougal, mannequin du magazine Playboy ,qui disait avoir eu une aventure avec le milliardai­re.

« On a acheté cette histoire pour qu’elle ne soit pas publiée ailleurs. On ne voulait pas qu’elle gêne M. Trump ou qu’elle affecte sa campagne », a expliqué Pecker.

Il a raconté comment Donald Trump s’était inquiété plusieurs fois du silence de Karen McDougal. « Comment va notre fille ? », lui aurait-il demandé en le recevant à la Trump Tower après sa victoire.

DEUX AUTRES TÉMOINS

Ce témoignage a permis à l’accusation de planter le décor de l’affaire. Hier, deux autres témoins se sont succédé : une ancienne assistante directe de Donald Trump à la Trump Organizati­on, Rhona Graff, et un banquier, Gary Farro, qui gérait les affaires de l’avocat Michael Cohen.

La première a indiqué que les contacts de Karen McDougal et de Stormy Daniels étaient enregistré­s dans un carnet d’adresses électroniq­ue qu’elle gérait à la Trump Organizati­on.

Elle s’est aussi souvenue, sans donner de date précise, avoir vu Stormy Daniels à la Trump Tower, mais selon elle pour une place dans l’émission de télé-réalité qui avait décuplé la célébrité de Donald Trump,

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PHOTO AFP Donald Trump, qui risque une condamnati­on au pénal avant l’élection, a assisté pendant des heures, souvent attentif, les traits tirés et le visage grave aux audiences.

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