Niveau de vie : le Québec rattrape le reste du Canada
L’Institut de la statistique vient de publier son rapport sur le revenu disponible par habitant, l’un des principaux déterminants du niveau de vie. On s’intéresse beaucoup à ces comparaisons Québec/Canada, surtout depuis que François Legault a établi un objectif de rattrapage.
Durant l’année étudiée, 2022, le Québec a sérieusement rattrapé le reste du Canada. La croissance du revenu disponible moyen par habitant a été de 1,8 % au Québec. Elle a été négative au Canada, diminuant de 1,9 %.
En fait, si vous faites l’exercice de soustraire le Québec dans le portrait canadien, le revenu disponible a baissé de 3 % en une année dans le reste du Canada.
Il y a plusieurs nouvelles là-dedans. Le revenu disponible continue de croître au Québec pour une septième année consécutive.
François Legault peut se réjouir : le Québec effectue un réel rattrapage sur le reste du Canada.
Attention ! Le rattrapage ne s’opère pas grâce à un taux de croissance extraordinaire chez nous. Il survient parce que ça va tellement, mais tellement mal au Canada. On comprend de mieux en mieux l’ampleur de la grogne dans certaines provinces.
Plusieurs économistes sonnent l’alarme sur l’avenir économique du Canada
LE CANADA VA MAL
Le revenu disponible recule dans huit provinces sur 10. Dans cinq de ces huit cas, il s’agit d’un deuxième recul en deux ans. Dans les provinces atlantiques, la diminution est de presque 6 %. En Ontario, le revenu disponible a diminué de près de 4 % sur deux ans. Au Manitoba, c’est plus de 5 %.
Imaginez vivre une diminution semblable de son revenu disponible pendant des années où l’inflation frappe dur, notamment sur l’épicerie et le logement.
Un gouvernement canadien amoureux des dettes et obsédé des grosses dépenses compromet l’avenir en investissant tout dans les programmes sociaux et trop peu dans la prospérité. C’est bien de vouloir distribuer la richesse, mais présentement, on oublie systématiquement d’en créer.
En lisant les chroniqueurs financiers et les grands économistes de Toronto, on sent une bonne dose d’inquiétude concernant l’économie du Canada. Les investissements des entreprises ne sont plus au rendez-vous. La productivité s’en ressent lourdement.
Au chapitre de la productivité, le Canada ne suit plus du tout le rythme du voisin américain. Cela conduira inévitablement à un élargissement du fossé entre le niveau de vie aux États-Unis et celui au Canada. Rien de réjouissant.
LE QUÉBEC
Le Québec s’en sort. Malgré le contexte canadien globalement défavorable, le revenu moyen disponible par habitant s’améliore. Il faut s’en réjouir, car le Québec partait de loin. Il y a 10 ans, les Québécois figuraient au dernier rang. Les plus pauvres au Canada !
Le rattrapage s’était lentement amorcé à la fin du gouvernement Couillard. François Legault en a fait une priorité et s’y accroche. Mais prudence ! Gros déficit, gains en capital, la CAQ devrait regarder les résultats désastreux au Canada avant d’imiter le gouvernement Trudeau comme il l’a fait ce printemps.