Des collations dans les écoles pleines de sucre
Les muffins, jus de fruits ou les fameuses galettes « Pattes d’ours » sont encore bien présentes dans les écoles québécoises : environ 40 % des collations offertes aux élèves qui proviennent de dons sont bourrées de sucre, selon une enquête québécoise publiée l’an dernier.
C’est un sondage réalisé par le collectif Vital (anciennement la Coalition Poids) qui a permis d’y voir un peu plus clair dans la variété d’aliments offerts aux élèves dans les écoles primaires, à la lumière d’un sondage réalisé auprès de 273 intervenants du réseau scolaire.
« On avait des parents qui se plaignaient de dons que certaines écoles recevaient et on a voulu savoir ce qui se passe », indique sa directrice générale, Corinne Voyer.
Les aliments reçus sous forme de dons, provenant d’organismes communautaires, d’épiceries ou d’entreprises, ont été ciblés puisqu’il semble y avoir plus de « laxisme » sur ce plan comparé aux aliments achetés directement par les écoles, explique Mme Voyer.
RICHES EN SUCRE
Résultat : les dons d’aliments étaient présents dans 64 % des écoles qui ont participé à ce sondage, et parmi les collations offertes gratuitement, environ 40 % étaient des produits « ultratransformés riches en sucre » (comme des barres tendres, des desserts, des yogourts sucrés ou du lait au chocolat), ce qui va à l’encontre des orientations en vigueur dans le réseau scolaire.
En plus d’avoir des retombées sur la santé des enfants, le fait que ces collations sucrées soient distribuées à l’école envoie un bien « mauvais message » aux élèves, affirme Mme Voyer.
Par ailleurs, les élèves les plus susceptibles de manger des collations bourrées de sucre sont ceux vivant en milieu défavorisé, où les dons sont les plus fréquents, alors que ce sont souvent eux qui consomment le plus d’aliments peu nutritifs à la maison.
« À mon avis, on nuit à ces élèves, parce qu’on augmente nos écarts de santé », déplore Mme Voyer.