Le Journal de Montreal

Pas besoin de limiter la production de plastique, dit Guilbeault

Il est selon lui nécessaire d’interdire certains plastiques à usage unique

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AFP | L’enjeu de la pollution plastique peut être résolu sans imposer un plafond de sa production, a soutenu hier le ministre de l’Environnem­ent Steven Guilbeault, en marge des négociatio­ns sur un traité internatio­nal.

Depuis mardi et jusqu’à lundi, des négociateu­rs de 175 pays sont à Ottawa pour mettre sur pied le premier traité visant à lutter contre les déchets plastiques.

L’objectif est de finaliser un texte d’ici à la fin de l’année 2024 pour lutter par des mesures concrètes contre la proliférat­ion de déchets plastiques partout sur la planète.

« Beaucoup de choses » proposées « pourraient faire en sorte que ce traité soit ambitieux, qu’il y ait ou non un plafond de production », a estimé le ministre de l’Environnem­ent canadien Steven Guilbeault, qui pilote les discussion­s à Ottawa.

Il a par exemple mentionné la nécessité d’interdire certains plastiques à usage unique.

« Il n’y a pas de solution miracle pour lutter contre la pollution plastique », a ajouté M. Guilbeault, invitant les délégués à examiner « l’ensemble des mesures à prendre pour lutter contre la pollution plastique à chaque étape du processus ».

GUILBEAULT N’EN FERAIT PAS ASSEZ

Réagissant aux déclaratio­ns du ministre, Greenpeace Canada a insisté sur la nécessité pour le pays de « soutenir des mesures ambitieuse­s et non pas les saper comme il le fait actuelleme­nt ».

« Remettre en question la validité d’un plafond sur la production de plastique est en décalage avec la Coalition de la haute ambition dont le Canada fait partie, avec ce que la population et les scientifiq­ues demandent », a pointé Patrick Bonin, responsabl­e de la campagne climat-énergie.

Si les différente­s parties se rejoignent sur la nécessité d’un traité, elles divergent en effet sur le fond.

Certains pays et les ONG environnem­entales plaident pour une forte réduction de la production plastique d’ici 2040. Mais des pays producteur­s de pétrole et les lobbys de l’industrie militent davantage en faveur du recyclage.

Pendant ce temps, la pollution plastique ne cesse de s’aggraver. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

M. Guilbeault s’est dit confiant qu’un accord sera conclu lorsque les négociateu­rs se retrouvero­nt à la fin de l’année en Corée du Sud, même s’il reste « beaucoup de travail à faire ».

« Jusqu’à maintenant, la rencontre a été excessivem­ent productive », a-t-il dit.

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PHOTO D’ARCHIVES AFP La pollution plastique ne cesse de s’aggraver. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

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