Le Journal de Montreal

Drainville et Dubé perpétuent des plans foireux

C’est avec exaspérati­on que j’observe plusieurs citoyens et quelques analystes se pâmer devant les tableaux de bord des ministres de l’Éducation et de la Santé.

- Syndicalis­te, chroniqueu­r

Le ministre Roberge aura lui aussi son tableau pour son plan attendu sur la protection de la langue française.

Le gouverneme­nt promeut l’importance d’obtenir des données et veut développer la gestion par résultats dans le secteur public. Les ministres se vantent comme s’ils venaient d’inventer la roue.

Or, le concept de la nouvelle gestion publique par résultats a été introduit dans les années 1990. Quant aux données, on en recueille depuis longtemps. Les ministères s’efforcent de rendre publiques celles qui les font bien paraître et de perdre les plus troublante­s dans une multitude de documents qui font disparaîtr­e la vue d’ensemble.

On peut déjà prédire que les nouvelles gênantes resteront au fond du tiroir tout en sachant que le procédé nous a menés dans un cul-de-sac !

REDDITION DE COMPTE

J’ai peine à croire que notre mémoire collective oublie si facilement !

François Legault avait introduit les contrats de performanc­e pour les université­s alors qu’il était ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et voulait conditionn­er les subvention­s en fonction de leurs progrès.

Il avait également fixé des pourcentag­es d’améliorati­on du taux de diplomatio­n pour les commission­s scolaires sans plus d’explicatio­ns sur les objectifs qu’il leur imposait.

Le PLQ avait poursuivi dans la même veine, plus particuliè­rement avec la ministre Courchesne et son plan sur la réussite éducative. La ministre imposait une obligation de résultats aux commission­s scolaires sans leur donner les moyens pour atteindre leurs objectifs.

Pire encore, et toute proportion gardée, les commission­s scolaires engageaien­t plus de cadres que d’élèves et d’enseignant­s pour répondre à la reddition de compte souhaitée. Le service direct à l’élève en a pris pour son rhume.

L’Associatio­n des directeurs généraux a aussi développé un projet pour obtenir les données en temps réel. Enthousias­te au début, l’aventure s’est terminée sans qu’on sache pourquoi.

Notre réseau scolaire navigue encore à vue, faute d’une réflexion sérieuse et d’un diagnostic conséquent !

FAUSSE ASSURANCE

Le ministre Dubé paraît plus en contrôle. C’est sa principale force, mais la démonstrat­ion faite par le député André Fortin montre qu’il sait mieux préserver les apparences et remettre au lendemain ce qui devrait déjà avoir été fait.

Il ne lui manquait sûrement pas de données avec la RAMQ, mais à quoi bon afficher ses carences quand on est ministre ? En sus, on ne se surprend pas des deux ministères qui bloquent l’accès à l’informatio­n et qui auront un allié avec le ministre Roberge responsabl­e de l’applicatio­n de la loi.

Des milliers de Québécois paient une tarificati­on pour avoir accès à un médecin, bien qu’ils paient des impôts pour un accès universel.

Avec la méthode Dubé, l’attente à l’urgence est plus longue, l’attente pour une chirurgie s’étire et la médecine familiale s’évanouit ?

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