Le Journal de Montreal

La grande classe de Daniel Auteuil

L’artiste a livré une performanc­e intime et chaleureus­e

- ALEXANDRE CAPUTO

À 74 ans, une carrière plus qu’admirable au cinéma et au théâtre, deux albums avec lesquels il a donné plus de 150 spectacles en France, Daniel Auteuil n’avait rien à prouver en venant chanter au Québec. Il tenait tout de même à le faire, par respect et admiration pour les poètes de chez nous qui l’ont inspiré toute sa vie.

« Pourquoi j’ai fait sept heures de vol alors que j’ai horreur de l’avion ? Parce que les artistes du Québec ont été des inspiratio­ns pour moi, et je tiens à vous le rendre », a lancé Daniel Auteuil à son public, dès la première minute de son spectacle, jeudi, au Grand Théâtre de Québec.

En entrevue avec Le Journal, mercredi, en plus de se montrer admiratif de notre défense du français, M. Auteuil a mentionné Jean-Pierre Ferland et Félix Leclerc parmi ses modèles de poésie. Puis, durant sa prestation, il s’est permis une belle référence à Beau Dommage, en racontant une histoire dont la vedette était un certain phoque mélancoliq­ue.

Pour lui, le Québec n’est pas une France de série B, et ça se sent.

Accompagné par quatre musiciens, sans grands jeux de lumière ni artifices, Daniel Auteuil a interprété la majorité des pistes de son dernier album, Si tu as peur, n’aie pas peur de l’amour, paru en mars 2023. En plus des chansons Inconsolab­le et Le carrosse, tirées de son propre répertoire, il a aussi fait un tour du côté de Georges Brassens, avec la délicate Ballade à la lune.

Les spectateur­s étaient peu nombreux, mais ceux qui y étaient ont adhéré à ce que proposait le Français, en tapant des mains et en se levant pour se dégourdir au son de sa musique.

SOBRE, MAIS RÉUSSI

Lors de cette sobre, mais intime et chaleureus­e prestation, il a pris le temps de s’adresser à son public, soit en se souvenant de ses débuts sur la scène à l’âge de quatre ans, ou bien en partageant des moments vécus avec son fils, aujourd’hui âgé de 14 ans.

M. Auteuil a gardé certains de ses meilleurs titres pour la fin, comme Les petites coupures, Le fils de Rose et Les mêmes larmes, mais il s’est fait pardonner en interpréta­nt la première deux fois plutôt qu’une.

« Merci pour la neige hier, et merci pour la chaleur ce soir ! » a-t-il lancé au Grand Théâtre, avant de quitter la scène.

Daniel Auteuil poursuivra son périple au Québec avec des spectacles au Théâtre Le Patriote de Sainte-Agathe, ce soir, au Théâtre Outremont de Montréal, les 30 avril et 1er mai, puis au Théâtre de la Ville de Longueuil, le 2 mai.

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PHOTO AGENCE QMI, PASCAL HUOT Spectacle de Daniel Auteuil au Grand Théâtre de Québec, jeudi dernier.

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