Le Journal de Montreal

Le repêchage en 10 points marquants

- Stephane.cadorette@quebecorme­dia.com

Le repêchage de la NFL a été lancé en grande pompe jeudi soir. Cet événement, qui n’était qu’un passage obligé il y a 20 ans, est devenu un véritable phénomène sportif qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Voici 10 points marquants de cette première soirée de la cuvée 2024.

1. UNE FOULE RECORD

Vous croyez qu’on bluffe en parlant du repêchage comme d’un phénomène ? La preuve que la NFL est à des kilomètres au-devant des autres ligues sportives nord-américaine­s majeures est qu’une foule record de 275 000 personnes a envahi les rues de Detroit lors de la première ronde. Une véritable marée humaine ! La précédente marque avait été établie en 2018, à Nashville, avec 200 000 croyants à la messe.

2. UN MONSTRE TÉLÉVISUEL

Les cotes d’écoute de la première ronde ne sont pas connues au moment d’écrire ces lignes, mais depuis 2018, le premier soir du repêchage a attiré au moins 11,2 millions de téléspecta­teurs chaque année aux États-Unis. À titre comparatif, c’est plus que les 9,1 millions de personnes en moyenne qui ont regardé la Série mondiale l’an dernier, point culminant de la saison au baseball.

3. UNE GRANDE SURPRISE

Il est encore difficile d’expliquer la plus grande surprise de la soirée, lorsque les Falcons ont sélectionn­é le quart-arrière Michael Penix Jr. au huitième rang. Il y a six semaines, ils consentaie­nt un énorme contrat à Kirk Cousins, avec deux années garanties pour 100 millions, afin qu’il dirige leur attaque. Logiquemen­t, une équipe qui paie autant s’attend que cet investisse­ment l’amène à la terre promise. Pourquoi ne pas maximiser en renforçant l’équipe autour de lui ?

4. LE COMMISSAIR­E BOUSCULÉ

La coutume veut que les espoirs présents au repêchage vivent leur « moment câlin » avec le commissair­e Roger Goodell sur l’estrade lorsqu’ils sont sélectionn­és par leur équipe. Or, Goodell a été opéré au dos il y a trois semaines et affichait plus de retenue. Choisi par les Titans au septième rang, l’immense bloqueur de 6 pi 6 po et 345 lb JC Latham a saisi le commissair­e en le soulevant du sol avec une bonne vieille prise de l’ours. Il n’avait visiblemen­t pas reçu le mémo !

5. LA COTE AUX GROS BONSHOMMES

Parlant de bloqueurs, pas moins de neuf joueurs de ligne offensive ont été appelés en première ronde (Joe Alt avec les Chargers, JC Latham avec les Titans, Olu Fashanu avec les Jets, Taliese Fuaga avec les Saints, Amarius Mims avec les Bengals, Troy Fautanu avec les Steelers, Jordan Morgan avec les Packers, Graham Barton avec les Buccaneers et Tyler Guyton avec les Cowboys). C’est un de moins que le record de 10, établi en 1968.

6. LES RECEVEURS POPULAIRES

Tout le monde a fait grand état des quarts-arrières puisqu’il s’agissait de la première fois depuis 1983 que six d’entre eux étaient repêchés au premier tour. Il ne faut pas oublier que les receveurs ont aussi été en demande. Sept d’entre eux ont été choisis, ce qui égale la marque de 2004. Un nom à retenir dans le lot ? Xavier Worthy, qui a établi un record de vitesse avec 4,21 secondes sur 40 verges, est le nouveau jouet de Patrick Mahomes avec les Chiefs…

7. LE COUP DOUBLE DES BEARS

Les Bears ont misé fort sur leur attaque en optant pour le quart-arrière Caleb Williams au premier rang et pour le receveur Rome Odunze au neuvième rang. Cette franchise a rarement été reconnue pour ses flammèches à l’attaque et tente cette fois de changer radicaleme­nt son image. La dernière fois que les Bears ont terminé dans le top 5 à la fois pour les points marqués et les verges amassées, c’était en 1965.

8. UN PROPRIO SENSIBLE

Les propriétai­res d’équipes dans la NFL peuvent vivre très mal avec la critique. Celui des Panthers, David Tepper, est reconnu pour son implicatio­n qui frôle l’ingérence dans les opérations football. Au point où des partisans dans un bar de Charlotte l’ont pointé avec une pancarte sur laquelle ils ont écrit : « SVP, laissez le coach et le DG choisir cette année », pendant la première ronde du repêchage. Tepper s’est rendu sur place, est rentré dans le bar et a demandé des explicatio­ns. Un milliardai­re à l’épiderme sensible…

9. LA FOLIE DES QUARTS-ARRIÈRES

Jamais auparavant n’avait-on vu six quarts-arrières sortir dans le top 12. On savait que Caleb Williams (Bears), Jayden Daniels (Commanders), Drake Maye (Patriots) et JJ McCarthy (Vikings) trouveraie­nt preneurs. Michael Penix Jr. (Falcons) et Bo Nix (Broncos) ont été choisis étonnammen­t tôt. Un petit exercice maison nous a rappelé que top 12 ne signifie pas forcément succès. En excluant l’an dernier, 45 quarts ont été repêchés dans le top 12 depuis 2000 et 23 d’entre eux ont connu une carrière au moins décente, selon notre évaluation. Ça fait peur !

10. DU GRAND BILL !

Vous pensez que Bill Belichick ne fait que se prélasser dans sa résidence secondaire de Nantucket depuis qu’il ne dirige plus les Patriots ? Aucune équipe ne l’a embauché en vue de la saison prochaine, mais il s’est retrouvé comme analyste en première ronde sur le plateau du Pat McAfee Show, en direct sur YouTube. Autant le bourru personnage peut être ennuyant en conférence de presse, autant il a semblé engagé, instructif et critique à point dans son rôle. Il a été l’un des rares analystes du repêchage pour qui chaque joueur n’est pas juste une mine d’or en devenir. À voir !

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PHOTO AFP Le commissair­e de la NFL Roger Goodell qui salue Rome Odunze, repêché neuvième au total par les Bears de Chicago, jeudi, à Detroit.

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