Le Journal de Quebec - CASA

LA SEMAINE GOURMANDE DE RICHARD MARTINEAU

Homme de mots et de lettres, homme de défis et de débats, Richard Martineau est aussi un homme de restaurant­s.

- AVEC THIERRY Collaborat­ion spéciale

Je vous avoue que je l’apprends. «C’est même un rêve que je caresse d’ouvrir un jour un restaurant», me dit-il. «Il faut dire que j’y ai eu mes plus grandes joies. Encore aujourd’hui, même si j’y vais tout le temps, c’est toujours une fête d’aller au resto», me dit Richard.

Q Comme beaucoup de gens, la table représente pour toi un moment de bonheur. Quelles en sont les vraies raisons?

R «Je vais sûrement te surprendre, Thierry, mais les personnes que j’aime le plus rencontrer dans la vie sont les chefs et les restaurate­urs. Ce sont des artistes, des passionnés, des amoureux de belles et de bonnes choses, et qui vendent du

LA SEMAINE GOURMANDE DE bonheur aux gens. Quel beau métier! Pourtant, on le sait tous, les restaurate­urs, les serveurs, les personnes qui font la vaisselle… travaillen­t comme des fous et ne roulent pas sur l’or. Les chefs non plus, d’ailleurs, même ceux qui sont des vedettes, du moins, ici au Québec. Personne ne se pète les bretelles avec une fortune gagnée dans le monde de la restaurati­on. Il y a toujours quelques exceptions ici et là, mais bon, c’est tout de même rare. C’est un dur métier.» Q As-tu déjà pensé ouvrir un restaurant? R «Tout à fait, mais ma femme (Sophie Durocher) m’a dit, “si tu fais ça, je te quitte”», dit Richard en riant.

Q Pourtant, Sophie, elle aime ça les restaurant­s. R «Oui, tout à fait. D’ailleurs, c’est même grâce à notre pas- sion commune pour la bonne cuisine que nous nous sommes connus.»

Q

Ah oui! Raconte.

R «Ben là, je ne vais pas tout dire, mais disons que notre première rencontre fut plutôt houleuse… On en rit beaucoup aujourd’hui, elle et moi. En fait, quelque temps après, nous fumes, sans le vouloir et sans le savoir, réunis à la même table, invités par un producteur, puis nous avons entamé une conversati­on culinaire et voilà… Ça fait 11 ans que ça dure!»

Q Fais-tu partie des hommes qui séduisent les femmes en leur préparant un bon repas?

R «Tout à fait. Je fais le meilleur osso buco du monde! Parles-en à Sophie. Ça fait 11 ans que je le lui promets et elle ne l’a encore jamais goûté…» Q Grand parleur, petit faiseur alors?

R «Pour la bouffe, oui. J’en parlerais des heures et des heures, mais en cuisine, je suis juste un bon aide, c’est tout. En fait, je passerais ma vie dans les restaurant­s.»

Q Qu’est-ce que tu aimes tant dans les restaurant­s?

R «Comme tout le monde, il faut d’abord que ce soit bon, mais avec le temps, je me suis rendu compte que l’ambiance comptait beaucoup pour moi. Il ne faut pas que ce soit ennuyant. Les restaurant­s-églises ou musées, où tu ne peux même pas parler, très peu pour moi. Il faut que ça bouge et que ce soit convivial.» Notre rencontre a eu lieu au restaurant la Brasserie Bernard, à Montréal.

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