Savourer la proximité en toute saison
Entamé bien avant l’arrivée de la COVID-19 au Québec et du mouvement d’achat local qui en a découlé, le livre Mangez local !, de Julie Aubé, s’intéresse à toutes les saisons, à toutes les raisons, mais aussi à toutes les façons de consommer les aliments d’ici.
Pour la nutritionniste, la proximité avec les gens qui nous nourrissent est primordiale et loin d’être anodine. « D’être capable d’associer des histoires, des visages, des paysages à nos aliments, ça fait partie de la proximité qui donne du sens à ce qu’on met dans nos assiettes, souligne-t-elle. On gaspille moins les aliments parce qu’ils prennent une valeur incroyable à nos yeux. »
Ainsi, on voit ce qui est récolté sous un nouveau jour. « Quand la carotte, ce n’est plus juste une carotte ou une carotte locale : c’est la carotte de Jean-Guy ou celle de Sarah. On ne mange pas de la même façon. »
À CHACUN SA TECHNIQUE
Au mois de septembre, rappelle Julie Aubé, « tout est disponible » en matière de fruits, légumes, herbes et autres. Mais il est bon de penser aux aliments d’ici dont l’absence fait cruellement défaut l’hiver.
Elle rappelle donc les différentes méthodes, comme la fermentation, qu’on peut adopter pour conserver nos produits préférés. Et nul besoin d’être animé par des idées de grandeur, précise-t-elle.
« Conserver des aliments, ce n’est pas obligé
d’être 82 pots de quelque chose. Dans mon livre, les recettes sont de quatre à six pots. Ça ne prend pas la soirée au complet. Si on se fait un potage, on part de l’eau bouillante à côté pour quelques pots de chou-fleur mariné... »
La congélation possède aussi ses avantages indéniables. Mais que fait-on quand le manque d’espace dans son congélateur pose problème ? On déshydrate. « Je viens de déshydrater mes raisins pour l’hiver ; ça prend peut-être 48 heures, mais je ne suis pas assis devant, ça se fait un peu tout seul. »
CONSOMMER AUTREMENT
Sans avoir à changer complètement son mode d’alimentation, Julie Aubé a une suggestion toute simple afin d’intégrer davantage de produits de chez nous. « Souvent, on part d’une recette qui nous inspire, qu’on a trouvée dans un livre ou sur internet, et on cherche les produits après. [...] Je propose de faire l’inverse : partons du produit et cherchons après une recette qui va nous inspirer. On s’assure que notre recette va être à base d’ingrédients locaux. » Le livre
Mangez local ! est en magasin.