Le Journal de Quebec - Maison Extra

Le zonage inclusif ici et ailleurs

- Pamela EGAN

La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) a comparé différente­s pratiques utilisées ici et ailleurs dans le monde qui visent à créer davantage de logements abordables. Elle s’est notamment penchée sur le zonage inclusif.

e manière générale, les pratiques de zonage inclusif sont instaurées afin d’encourager les promoteurs privés à inclure des logements abordables dans leurs ensembles de logements. Ces pratiques sont réparties en trois catégories : les pratiques obligatoir­es, les pratiques fondées sur le rezonage ainsi que les pratiques volontaire­s ou fondées sur des mesures.

DAux États-unis

Le zonage inclusif (ZI) est un type de politique de logement inclusive largement utilisée aux États-unis. Cette approche est par ailleurs fort différente de celles quel’onretrouve­aucanadaet­laschlacon­statédeux principale­s différence­s.

Dans un premier temps, l’organisme indique que « le ZI oblige pratiqueme­nt tous les aménagemen­ts — pas seulement ceux qui ont été choisis pour bénéficier d’un rezonage — à inclure des logements abordables ». Certaines grandes villes du Canada comme Montréal, Toronto et Vancouver ont déjà adopté des politiques de logement inclusives, et certaines provinces devraient procéder à des modificati­ons de leurs lois sur l’aménagemen­t du territoire dans le but d’autoriser le zonage inclusif. La SCHL souligne toutefois que les municipali­tés canadienne­s qui ont utilisé diverses pratiques de zonage inclusif comptent toutes sur le rezonage — et particuliè­rement sur l’accroissem­ent de la densité accordé par ce rezonage — pour obtenir la contributi­on volontaire des promoteurs au logement abordable.

La deuxième différence marquante relevée par la SCHL repose sur le fait qu’aux États-unis, le ZI (généraleme­nt obligatoir­e) se distingue particuliè­rement par l’intégratio­n de logements abordables aux logements du marché. En effet, la SCHL indique que « les municipali­tés canadienne­s n’ont généraleme­nt pas le pouvoir d’obliger les promoteurs privés — plutôt que de les encourager — à inclure des logements abordables dans leurs ensembles de logements du marché ».

Ailleurs

À titre comparatif, faisons maintenant un petit tour sommaire des politiques que l’on retrouve en Angleterre et en Australie. Du côté de l’angleterre, deux approches sont privilégié­es pour créer des logements abordables. Il y a des subvention­s de capital tradi- tionnelles accordées par le gouverneme­nt central, et il y a aussi la contributi­on des promoteurs grâce au système des gains d’aménagemen­t. « Ces deux méthodes sont utilisées conjointem­ent ou séparément, selon le type de logements et la conjonctur­e locale. Comme le système de planificat­ion comporte deux différence­s significat­ives en Angleterre — les droits d’aménagemen­t sont distincts de la propriété foncière, et il n’y a aucun règlement de zonage », explique la SCHL. Selon l’organisme, cette approche ne peut être facilement reproduite au Canada.

La SCHL mentionne qu’en « Australie, les pratiques d’inclusion sont employées de façon limitée et sont parfois associées au concept de partage de la valeur ou justifiées par ce concept. »

Ce que la SCHL en pense

« L’expérience des États-unis démontre que les approches obligatoir­es, comme celles adoptées dans le cadre du ZI, ont permis de créer des centaines de milliers de logements abordables. Comme le coût du logement ne cesse d’augmenter dans les centres urbains du Canada, le ZI pourrait constituer un important outil pour accroître le choix de logements et favoriser l’inclusion sociale », estime la SCHL.

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