Le Journal de Quebec - Maison Extra

Une maison qui évolue avec ses occupants

- Christine PARÉ

Vieillir chez soi. Voilà le souhait de plusieurs d’entre nous. Or, force est d’admettre qu’avec les années qui passent, nos capacités risquent bien de décliner. Autant le prévoir maintenant et faire en sorte que votre habitation puisse évoluer avec ses occupants le plus longtemps possible.

ous envisagez de construire ou de rénover votre maison ? Vous pouvez déjà penser à vos vieux jours et faire en sorte, dès aujourd’hui, que chacune des pièces soit conçue de façon à favoriser la pleine autonomie de celles et ceux qui y vivent.

VLa conception universell­e

L’une des façons de réunir les meilleures conditions pour vivre dans une habitation adaptée à notre condition physique appelée à changer au fil du temps consiste à appliquer les principes de la conception dite « universell­e ». Universell­e parce qu’elle vise l’aménagemen­t d’un environnem­ent « accessible, compréhens­ible et utilisable par tout individu, dans la plus grande mesure du possible, sans égard à son âge, sa taille ou ses capacités physiques », peut-on lire dans le guide de la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL). Une habitation accessible dès la conception. En d’autres mots, une habitation conçue avec ce souci d’universali­té favorise l’autonomie de ses occupants âgés, handicapés, petits, etc.

Les principes de base

D’emblée, on pense aux aspects liés à la configurat­ion de l’espace, c’est-à-dire qu’il faut veiller à ce que les pièces soient suffisamme­nt grandes pour qu’on y accède et qu’on y circule facilement avec des accessoire­s d’aide à la marche ou un fauteuil roulant et à ce que les ouvertures permettent d’y entrer et d’en sortir avec aisance.

Parmi les bons réflexes :

- Une entrée principale de plain-pied

- Des planchers de même niveau partout, y

compris au garage

- Une chambre à coucher au rez-de-chaussée - Des couloirs plus larges

- Des portes d’une largeur de 36 po ; on aime par

ticulièrem­ent les portes coulissant­es

- Un espace de 71 po de diamètre partout pour qu’un occupant puisse toujours facilement avec son fauteuil roulant

- Les interrupte­urs sont placés à 1 pi plus bas que

la hauteur à laquelle nous sommes habitués - Des prises de courant plus nombreuses pour éviter le recours aux rallonges électrique­s et les risques de trébucher

- Un éclairage abondant, modulable avec des

gradateurs

- Des poignées de porte faciles à ouvrir, comme

celles à bec-de-cane

- Des fenêtres dotées de mécanismes qui en faci

litent l’ouverture et la fermeture

Côté salle de bain

Bien qu’elle tende à prendre de l’envergure avec les nouvelles constructi­ons, la salle de bain représente un certain défi, entre autres en raison de la présence des appareils sanitaires qui doivent être accessible­s, bien sûr, mais qui commandent aussi que les espaces soient bien pensés. Exit, les bases de douche d’une hauteur de 6 po à enjamber. On les évite ! Les douches avec cloison en verre ou les douches ouvertes font des merveilles en plus d’être stylisées. Il faut également prévoir l’espace nécessaire sur les murs et un solide fond de vissage pour installer des barres d’appui.

Côté robinetter­ie, il existe toutes sortes de modèles intéressan­ts sur le marché, dont ceux à levier ou qui s’actionnent par détection de mouvements, parfaits pour le lavabo. Une autre option à explorer : la robinetter­ie thermostat­ique, qui permet régler la températur­e de l’eau au préalable. Les modèles pour la douche permettent de régler au degré près.

Côté cuisine

Être en mesure de préparer soi-même ses repas est à coup sûr un élément majeur d’une vie autonome. La SCHL suggère entre autres d’opter pour une cuisine en forme de « U » ou de « L », par opposition à la cuisine laboratoir­e. Si l’espace le permet, un îlot, placé suffisamme­nt loin des comptoirs, peut offrir un plan de travail supplément­aire. Quels que soient les choix, il faut préserver un espace de manoeuvre de 30 x 47 po devant les électromén­agers, les commandes et les surfaces de travail. Toujours dans l’éventualit­é où des occupants pourraient devoir se déplacer en fauteuil roulant, il est bon de prévoir des surfaces de travail plus basses — 34 po de hauteur, plutôt que 36 po, par exemple — et de se donner la possibilit­é, en optant pour des caissons faciles à retirer, par exemple, d’obtenir le dégagement nécessaire pour les genoux, sous le comptoir. Un four encastré au mur avec des charnières latérales est également une option intéressan­te. Si ce n’est pas pour aujourd’hui, y penser maintenant est un bon réflexe. Certains mécanismes existent pour obtenir un comptoir, un évier et une surface de cuisson dont la hauteur est réglable. Idem pour les armoires supérieure­s : il existe des dispositif­s qui permettent de les hisser et de les abaisser. Ce n’est toutefois pas à la portée de toutes les bourses. En ce qui concerne le rangement, le choix est vaste : tablettes coulissant­es et tiroirs viennent en renfort pour rendre le contenu des armoires plus facile à atteindre.

Prévoir également des comptoirs de teinte claire et unie, qui font contraste avec les aliments, est un bon moyen de contrecarr­er la perte de vision. Quand on manipule des couteaux, c’est à ne pas négliger. Tout comme l’éclairage, qui doit être plus intense au-dessus des plans de travail.

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Crédit : Shuttersto­ck
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Il faut veiller à ce que les pièces soient suffisamme­nt grandes pour qu’on y accède et qu’on y circule facilement avec des accessoire­s d’aide à la marche ou un fauteuil roulant et à ce que les ouvertures permettent d’y entrer et d’en sortir avec...
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