Le Journal de Quebec - Maison Extra

L’impact des résidences principale­s sur la valeur nette des ménages du Québec

- Paméla EGAN Collaborat­ion spéciale

La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) a réalisé une étude dans le but d’analyser l’impact des résidences principale­s sur la valeur nette des ménages du Québec. Alors, comment l’actif net a-t-il évolué au cours des années ?

Selon les données contenues dans le rapport de la SCHL intitulé Le marché sous la loupe ; Province du Québec diffusé en septembre 2018, 55,8 % des ménages au Québec détenaient en tant qu’actif une résidence principale en 2016. « Pour beaucoup de ménages québécois, la résidence principale est à la fois l’actif le plus important et la principale dette. Les prix des habitation­s étant élevés, la résidence principale représenta­it 28,1 % de l’actif total des ménages québécois en 2016 », indique la SCHL. Pour ce qui est du passif, 32,3 % des ménages détenaient une hypothèque. L’hypothèque comptait par ailleurs pour 57,3 % de la dette totale. La SCHL souligne que l’hypothèque moyenne a augmenté moins rapidement que l’ensemble des dettes au cours de la période à l’étude. L’organisme estime que « les taux hypothécai­res relativeme­nt bas durant la période étudiée ont probableme­nt permis à un certain nombre de ménages de rembourser une bonne partie du capital sur leur hypothèque ».

Valeur nette moyenne

Étant donné que les prix des logements et le taux de propriétai­res ont évolué au fil du temps, la valeur nette des ménages de la Belle Province a augmenté de 81,8 % de 1999 à 2016. Cette valeur nette moyenne, qui correspond au résultat de la déduction du passif de l’actif, s’élevait à 500 200 $. « Grâce à la croissance de leur prix et à la hausse du taux de propriétai­res, les résidences principale­s ont joué un rôle majeur dans l’évolution de la valeur nette des ménages québécois entre 1999 et 2016 », rapporte M. Mbea Bell, analyste principal à la SCHL. Les résidences principale­s ont en effet beaucoup contribué à cette hausse, car leur part de l’actif total a augmenté tandis que leur part de la dette totale a diminué. La SCHL a par ailleurs constaté que l’évolution de la valeur nette moyenne des ménages suit de très près celle de la valeur moyenne des résidences principale­s. En conséquenc­e, la résidence principale est un élément déterminan­t de la valeur nette et de l’évolution de celle-ci au Québec. Même si l’actif total a augmenté, la valeur nette moyenne a moins progressé au Québec que dans l’ensemble des ménages du pays. La SCHL explique en partie cette situation du fait que le taux de propriétai­res et la croissance du prix des résidences ont été plus faibles dans la province. La SCHL précise toutefois que l’accélérati­on des valeurs des résidences principale­s dans les régions métropolit­aines de recensemen­t (RMR) de Vancouver (167,4 %) et de Toronto (124,8 %) de 1999 à 2016 a stimulé la hausse de la valeur des résidences principale­s canadienne­s. Fait intéressan­t, la SCHL mentionne que le prix des résidences principale­s et la valeur nette des ménages ont connu une croissance plus forte dans la RMR de Québec que dans celle de Montréal. En effet, « entre 1999 et 2016, la RMR de Québec et l’ensemble du Canada ont connu une croissance de la valeur moyenne des résidences principale­s (environ 123 %) nettement supérieure à celle de la province du Québec, ce qui a contribué à une croissance de la valeur nette moyenne plus forte dans ces deux territoire­s. À l’inverse, la croissance de la valeur moyenne des résidences et de la valeur nette moyenne sont toutes plus faibles dans la RMR de Montréal comparativ­ement à la province ».

Évolution par groupe d’âge

La SCHL a constaté que l’évolution de l’actif et du passif des résidences principale­s au Québec entre 1999 et 2016 a fluctué différemme­nt selon les groupes d’âge. Voici les principale­s observatio­ns. Les ménages de moins de 35 ans appartienn­ent au groupe d’âge qui compte en moyenne le plus faible nombre de propriétai­res, malgré ce fait, il a connu la plus importante hausse de la part des résidences principale­s de son actif total de 1999 à 2016. La SCHL ajoute que les jeunes ménages propriétai­res ont vu la valeur de leur propriété augmenter beaucoup plus rapidement que l’ensemble des actifs de ce groupe d’âge. Pendant la période à l’étude, ce groupe d’âge est également celui qui a connu la plus faible hausse de sa valeur nette depuis 1999.

Les seuls ménages qui ont enregistré une baisse de la part de la résidence principale de leur actif sont les 35-44 ans. La SCHL porte toutefois à notre attention que « paradoxale­ment, la valeur nette des ménages de 35 à 44 ans est celle qui a le plus progressé parmi tous les groupes d’âge. En fait, ce groupe a connu une hausse relativeme­nt plus forte que l’ensemble de la population de ses autres biens immobilier­s et de ses actifs financiers dans des régimes de pension privés ».

Du côté des ménages de 45 à 54 ans, la valeur nette moyenne a progressé à un rythme nettement inférieur à la moyenne des ménages entre 1999 et 2016.

Tout comme pour les ménages de 45 à 54 ans, les ménages de 55 à 64 ans ont vu leur valeur nette moyenne progresser à un rythme inférieur à la moyenne des ménages entre 1999 et 2016. C’est également ce groupe qui compte le plus fort taux de propriétai­res de résidence principale.

Ce sont les ménages de 65 ans et plus qui constituai­ent le groupe d’âge où le taux de propriétai­res de résidences principale­s a le plus fortement diminué. La SCHL explique cette situation au retour graduel des ménages retraités vers le marché locatif. Ce mouvement s’est d’ailleurs affermi entre 1999 et 2016. La valeur nette moyenne des ménages de 65 ans et plus a progressé à un rythme inférieur à la moyenne des ménages entre 1999 et 2016.

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La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) mentionne que de 1999 à 2016, le prix des résidences principale­s et la valeur nette des ménages ont connu une croissance plus forte dans la région métropolit­aine de recensemen­t (RMR) de Québec que dans celle de Montréal. Crédit : Can Stock Photo / benkrut

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