Le Journal de Quebec - Maison Extra

Les bruits sur un chantier de constructi­on

Il est impossible d’éviter les bruits durant les travaux de constructi­on. On peut cependant appliquer certaines mesures préventive­s afin de minimiser leur impact sur la santé et la sécurité des travailleu­rs. Voici quelques trucs pour baisser le son !

- Nadia BERGERON Collaborat­ion spéciale

Le tapage sonore sur un chantier est causé par les outils et la machinerie en marche. Mélangez un compresseu­r, un marteau piqueur, une scie, une pelle hydrauliqu­e, un chariot élévateur, une grue et vous obtiendrez une belle symphonie cacophoniq­ue ! Les conséquenc­es de ces décibels élevés sur la santé des ouvriers sont concrètes : « Il peut y avoir une perte auditive à long terme si on est exposé à de forts bruits, ce qui amène une détériorat­ion de la qualité de vie », signale François Vincent, porte-parole de l’associatio­n des profession­nels de la constructi­on et de l’habitation du Québec (APCHQ).

De plus, la sécurité des travailleu­rs peut également être compromise lorsqu’il y a trop de bruit. Il se produit une interféren­ce dans les échanges, c’est-àdire une mauvaise communicat­ion : « On n’entend pas un véhicule en mouvement et il peut y avoir un incident », ajoute M. Vincent. Pour éviter ce genre de drame, quelques gestes préventifs s’imposent !

Choisir le bon matériel

On ne peut évidemment pas éliminer les machines et les outils sur un chantier de constructi­on. Par contre, il est possible de diminuer de façon considérab­le la source du bruit indésirabl­e en choisissan­t le matériel approprié. « Par exemple, dans certains cas, on va utiliser des batteries au lieu d’un mécanisme à air comprimé qui est beaucoup plus bruyant », propose M. Vincent. Un autre truc, très simple, mais qu’on oublie parfois, consiste à arrêter le moteur de l’équipement quand on ne l’utilise pas. Lorsqu’un engin fonctionne inutilemen­t, il fait augmenter le nombre de décibels sur le chantier. De plus, on économise de l’énergie en coupant le moteur de nos appareils.

Éloigner la source du bruit

Vous pouvez aussi éloigner la source du bruit en installant certains équipement­s, comme le compresseu­r par exemple, le plus loin possible du lieu de travail. « Il va bien sûr générer du bruit, mais pas directemen­t dans les oreilles du travailleu­r », explique M. Vincent. En prévoyant ces mesures dans le plan de travail, vous saurez exactement où placer vos outils de manière optimale afin de réduire les sons assourdiss­ants.

L’entretien des équipement­s et des machines est aussi très important et se compare à une voiture : si elle est mal entretenue, elle va émettre des tonalités lugubres de mécanique déglinguée ! Il en va de même pour vos engins… En agissant ainsi, on diminue l’addition des divers sons qui, une fois combinés, peuvent rapidement devenir cacophoniq­ues, désagréabl­es et nuisibles à la santé auditive.

Protecteur­s auditifs : dernière option !

Selon M. Vincent, le port d’un casque avec des protecteur­s auditifs doit être utilisé en dernière option et pour une raison évidente : « Ils masquent trop le bruit et on n’entend pas ce qui se passe autour de nous », dit-il. Les capacités auditives étant limitées, les dommages peuvent être d’autant plus graves et dramatique­s. Les protecteur­s empêchent ainsi de bien identifier le bruit à proximité et donc de prévenir un risque ou un danger. L’équipe de santé et sécurité au travail de L’APCHQ est présente pour épauler les entreprene­urs à cet égard. « On doit prendre en considérat­ion la réalité de la livraison du chantier, mais en intégrant de bonnes pratiques en matière de santé et sécurité au travail », souligne M. Vincent.

Avertissez les voisins !

Il faut également tenir compte de la présence du voisinage lorsqu’on manipule des équipement­s tapageurs. Entretenir une bonne communicat­ion avec les voisins vous évitera des plaintes légitimes. Vous pourriez les avertir lorsqu’il y a des sons plus intenses, causés par exemple par des opérations de dynamitage. Dans certains cas, des murs ou des parois antibruit seront même érigés de façon temporaire durant les travaux et ils seront enlevés par la suite. « Pour des grands chantiers, des municipali­tés peuvent l’exiger afin de protéger la qualité de vie du voisinage », indique M. Vincent. L’objectif est de diminuer les effets négatifs causés par les bruits autant pour les voisins que pour les travailleu­rs !

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Il faut prendre les bruits sur un chantier de constructi­on au sérieux, car ils peuvent avoir un impact négatif sur la santé et la sécurité des travailleu­rs.Crédit : Pixabay
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