Le Journal de Quebec - Maison Extra
Les prévisions de L’APCHQ Construction et rénovation à Québec
Selon l’association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), les mises en chantier vont diminuer en 2018 et demeurer stables en 2019 dans la région de Québec desservie par l’organisme.
Pour 2018, les mises en chantier dans la région APCHQ Québec devraient se chiffrer à 6705, ce qui correspond à une chute de 13 %, alors que L’APCHQ anticipe qu’elles demeureront stables en 2019 pour s’établir à 6700. À l’échelle provinciale, l’organisme s’attend plutôt à ce que la construction résidentielle progresse de 4 % cette année avant de baisser de 10 % l’an prochain.
La construction par type de logements
Dans la région de Québec, L’APCHQ s’attend à ce que l’évolution des mises en chantier par type de logements se répartisse ainsi en 2018 et 2019.
« La tendance à la baisse de la construction de maisons unifamiliales devrait se poursuivre en 2018, suivie d’une reprise en 2019, pour revenir au niveau de 2017 », mentionne M. Georges Lambert, directeur du service économique de L’APCHQ. Un total de 1450 maisons unifamiliales devraient être érigées en 2018, ce qui correspond à une baisse de 7 % par rapport à 2017. Pour 2019, 1550 devraient voir le jour, en hausse de 7 %.
« Les maisons jumelées et en rangée vont demeurer un segment plus modeste et devraient connaître une diminution en 2018 et 2019 », avance M. Lambert. Ce type de propriété devrait compter 775 nouvelles constructions en 2018, ce qui correspond à un maigre recul de 1 %, puis perdre 3 % en 2019 pour se fixer à 750. Quant aux appartements, qui représentent le segment le plus important, ils devraient rencontrer une diminution importante en 2018, puis se stabiliser en 2019. Les mises en chantier devraient donc se chiffrer à 4480 cette année, en baisse de 17 %, et s’établir à 4400 en 2019, en recul de 2 %.
La construction par marchés visés
L’APCHQ a également fait des prévisions selon les marchés visés, c’est-à-dire que l’organisme a décou- pé son analyse en se demandant à qui sont destinés les logements qui seront construits.
Il en ressort que les logements destinés aux propriétaires occupants devraient connaître une diminution de 8 % en 2018 et une remontée de 6 % en 2019, afin de revenir au niveau de 2017, ce qui ferait ainsi passer les mises en chantier à 2070 cette année et 2200 l’an prochain.
Du côté de la production locative, 4385 nouveaux logements locatifs devraient être entamés en 2018, ce qui correspond à un bond de 7 %, avant de connaître une baisse de 11 % en 2019 pour s’établir à 3900. « Même si la variation est importante, il ne faut pas perdre de vue que ce niveau d’activité se rapproche du niveau de 2017 et qu’il est supérieur à la moyenne annuelle depuis 2010 », souligne M. Lambert. Les années 2017 et 2018 ont par ailleurs été d’excellentes années pour la construction locative.
Une parenthèse doit être faite sur les résidences pour personnes âgées, puisque ce type de logement explique en partie l’évolution de la construction d’appartements locatifs dans la région APCHQ Québec. De 2012 à 2017, ce segment de marché a enregistré une croissance annuelle moyenne de 18 %. À titre comparatif, la construction d’appartements destinés au marché locatif conventionnel a connu une croissance annuelle moyenne de 21 % pendant cette période.
Enfin, les mises en chantier de copropriété devraient dégringoler de 80 % cette année, ce qui représente un total de 250 nouveaux condos pour 2018. Les mises en chantier devraient toutefois bondir de 140 % en 2019 pour atteindre 600 unités. M. Lambert précise qu’il s’agit d’un niveau au-dessous de la moyenne des années récentes. « La chute importante de la construction de copropriété n’aura pas été compensée par la hausse de la production locative. Les données d’inventaire de logements sur le marché de la revente indiquent que l’offre de copropriétés est encore abondante. Les constructeurs se sont ajustés à cette réalité », note-t-il.
La rénovation
La rénovation est l’activité la plus importante du secteur résidentiel. « Les investissements en rénovation résidentielle sont encore plus importants que la construction résidentielle. Quand on examine l’évolution au fil du temps, on constate que les investissements en rénovation ont une croissance plus soutenue que les investissements en construction qui affichent davantage de soubresauts », fait remarquer M. Lambert.
Après avoir connu une croissance moins robuste en 2017 avec une hausse de 2 %, la rénovation dans la région de Québec couverte par L’APCHQ devrait connaître une augmentation d’activité plus marquée en 2018, de l’ordre de 7 %, totalisant un peu plus de 1,62 milliard $ d’investissements. Pour 2019, l’augmentation devrait se situer à 4 % pour atteindre 1,69 milliard $. À titre informatif, à l’échelle provinciale, les investissements en rénovation devraient s’établir à 13,7 milliards $ en 2018 et à 14,3 milliards $ en 2019, ce qui correspond à des hausses de 5 % et 4 % respectivement. M. Lambert souligne que depuis 2013, les différents crédits d’impôt, soit Écorénov, Logirénov et Rénovert, ont eu un effet positif sur le marché de la rénovation. « L’incertitude quant au renouvellement du crédit Rénovert ou l’introduction de mesures associées à la transition énergétique nous amènent à croire que la croissance pourrait être moins forte », met en garde M. Lambert.
Fait intéressant, M. Lambert rapporte que selon les données de l’enquête sur les dépenses des ménages de Statistique Canada, une plus forte proportion de ménages déclare des dépenses de rénovation à Québec qu’à Montréal (près de 38 % contre presque 26 %). De plus, Québec se démarque avec des montants moyens plus élevés que Montréal (8600 $ contre environ 6600 $).