Le Journal de Quebec - Maison Extra
Un couvent transformé en condos !
Que diriez-vous d’habiter dans un ancien couvent et de vous baigner dans une chapelle ? Le Domaine de Sillery vous offre cette opportunité !
L’ancienne propriété, appartenant à la Congrégation des Soeurs de Sainte-jeanne d’arc, a été reconvertie en site bucolique pour copropriétaires en quête d’une vie paisible ! L’endroit est entouré par la végétation, avec une vue incroyable sur le fleuve Saint-laurent. Dans ce lieu enchanteur, il est difficile d’imaginer qu’on se trouve à quelques minutes seulement de la ville de Québec…
UN BÂTIMENT CENTENAIRE
Les architectes de la firme CCM2 Architectes, Mathieu Morel et Guillaume Morest, ont tous les deux travaillé sur cette grandiose métamorphose. Deux phases sur quatre ont été réalisées à ce jour et il y a actuellement une cinquantaine de condos. « Au total, il devrait y avoir environ 150 unités de condominiums d’ici 2020 ou 2021 », précise M. Morest. La première étape représentait la transformation du couvent – dont la maison-mère date de 1917 – et de la chapelle située derrière, qui a été conçue quelques années plus tard. Pour la deuxième phase, un nouveau bâtiment complètement détaché a été construit. Il devait néanmoins conservé des ressemblances avec le look d’origine. « Le ministère de la Culture et la ville nous observaient de près », ajoute M. Morel.
LE DÉFI DE LA CHAPELLE
L’ensemble du couvent s’apprêtait bien au réaménagement pour faire des unités de condominiums, car avant il abritait les chambres des soeurs. Par contre avec la chapelle, il y avait un défi de taille : avec ses grands espaces ouverts, la structure n’était pas du tout adaptée pour accueillir un aménagement de condos. Sans compter que plusieurs éléments d’envergure auraient été touchés par cette reconversion, que ce soit le haut plafond majestueux, la grande fenestration ou les beaux vitraux d’origine. « On a voulu en faire un lieu commun pour la copropriété tout en conservant toutes ses belles composantes », déclare M. Morest. La solution ? Installer une piscine ! Il y avait un espace sous la chapelle qui permettait de scier la dalle et d’y introduire une piscine : « Un projet fou, mais faisable ! » dit-il.
CONTRER L’HUMIDITÉ
Il y a beaucoup de boiserie dans la chapelle, mais également du plâtre. Avec l’eau de la piscine, il y avait un danger que l’humidité migre surtout dans le plâtre. Une peinture hydrofuge a donc été appliquée afin d’empêcher l’humidité de faire des ravages. Peint en blanc, l’endroit – qui avait déjà de l’ampleur par son plafond vertigineux –, parait davantage spacieux ! Outre la piscine, la chapelle comprend également des espaces vastes dédiés aux rencontres et réunions, ainsi qu’une salle d’entrainement située sur la mezzanine. Les magnifiques vitraux d’origine étaient toujours en bon état et ils ont pu être conservés : « Les soeurs avaient un souci d’entretien qu’on ne retrouve plus aujourd’hui », confie M. Morest.
« RESPECTER LE LANGAGE ARCHITECTURAL »
Concernant l’ancien couvent, si l’enveloppe du bâtiment a été conservée afin de respecter le design de l’époque, il y a quand même eu des ajustements à faire. Les toits ont été complètement réparés, il y a eu des ajouts de balcons et quelques briques ont été remplacées. À l’intérieur, les murs ont été refaits, tandis que certaines ouvertures ont été agrandies. Ces travaux étaient toujours effectués sous l’oeil attentif du ministère de la Culture : « Il fallait respecter le langage architectural de l’époque. On pouvait agrandir les ouvertures sans que ce soit trop contemporain pour ne pas dénaturer le style », affirme M. Morest. Il ajoute, qu’étant donné la forme particulière du bâtiment, la plupart des unités possèdent une configuration différente, ce qui représentait un défi d’architecture : « On n’a pas pu copier un modèle typique et le reproduire ! »
DES ALLURES DE MANOIR
En démolissant les murs durant le chantier, les architectes ont trouvé intéressant de voir toute la maçonnerie du côté intérieur. Toutefois, ils ont dû suivre les recommandations d’une firme spécialisée en enveloppe en isolant et recouvrant les murs. « On a donc perdu cette richesse-là qu’on aurait aimé garder avec l’authenticité de la pierre et de la brique », souligne M. Morel. Ceci dit, malgré ces travaux, l’endroit n’a absolument pas perdu son cachet particulier de manoir ou d’ancien château.