Le Journal de Quebec - Weekend
LA DANSE SANS PRÉTENTION
Louise Lecavalier danse par plaisir. Celle qui a amorcé sa carrière il y a plus de 30 ans et qui a évolué au sein de la compagnie La La La Human Steps se plaît aujourd’hui à mettre sur pied des projets qui lui ressemblent, tout simplement. Au cours des prochaines semaines, l’artiste présentera au Québec un programme double qui voyage avec elle depuis 2009. Rencontrée dans les studios où elle pratique son art, Louise Lecavalier nous raconte comment sont nées Children et A Few Minutes of Lock, oeuvres qui composent son spectacle. Parlez-nous du programme que vous présentez en tournée…
Il y a deux pièces dans le programme que je présente. Il y en a une qui s’appelle Children et qui a été créée par le chorégraphe Nigel Charnock, ex-danseur et fondateur de DV8, un groupe britannique particulièrement populaire dans les années 90. Il a créé une pièce de 50 minutes pour le danseur Patrick Lamothe et moi. C’est une oeuvre très dansée, mais plus théâtrale que ce que j’ai pu faire dans le passé. La deuxième pièce présentée, d’une durée de 14 minutes, est composée d’extraits d’oeuvres d’édouard Lock (directeur artistique de La La La Human Steps), que j’ai moi-même dansé dans les années 90 et qui s’appellent Exaucé/salt et 2. J’ai mis les extraits ensemble avec la répétitrice France Bruyère, qui a travaillé avec La La La pendant des années. Nous avons choisi trois extraits que je danse avec Keir Knight, qui est aussi un ex-danseur de la compagnie.
Vous avez quitté La La La Human Steps en 1999. À ce moment, pensiez-vous travailler de nouveau avec Édouard Lock?
Dès que j’ai quitté la compagnie, je savais que je voulais retravailler avec lui, mais dans un autre contexte. Je n’ai pas quitté parce que je n’aimais plus son travail. L’idée était toujours là, mais nous avions d’autres projets. Finalement, quand je lui en ai reparlé, en 2009, il m’a dit qu’il n’avait aucune objection à ce que je reprenne certains extraits. Au début, je pensais monter seulement un trois minutes, mais dès que j’ai retouché au matériel, je savais que je devais en faire plus. Même que 13 minutes, c’était la limite. Moins que ça, ce n’était pas assez.
Pour ce qui est de Children, comment avez-vous été amenée à travailler avec Nigel Charnock?
Ce n’est pas évident de rencontrer des chorégraphes avec qui travailler. Pourtant, j’apprécie le travail de beaucoup de personnes, mais aimer quelque chose et vouloir la faire, ce n’est pas pareil. Parfois, je vois des propositions parfaites, bien exécutées, et je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus (...) J’ai demandé à des gens de me donner des vidéos. C’est un producteur de Berlin qui m’a montré, sur DVD, le travail de Nigel. Il m’a vraiment intriguée. Il était complètement original. J’ai vu plus un interprète qu’un chorégraphe. J’ai vu quelqu’un qui était hors courant.
Votre spectacle a été présenté dans plusieurs pays d’europe, au Canada et même au Brésil, depuis sa création, en 2009. Comment expliquez-vous sa longévité?
Je pense qu’elle est due à son originalité. Les diffuseurs européens n’ont pas intérêt à faire venir un spectacle d’ici s’il n’a pas une saveur unique. En plus, ce spectacle a une facture visuelle bien particulière. Il demande une dépense physique énorme, parce que nous sommes seulement deux à danser pendant une pièce de 50 minutes. La deuxième partie, les 13 minutes d’édouard Lock, est très extrême aussi. C’est vraiment la force humaine, psychologique et émotive qui soutient ce spectacle (...).
Travaillez-vous sur d’autres projets?
Oui, je développe en ce moment un nouveau spectacle. C’est à la fois fascinant et difficile de créer pendant qu’on tourne (...) Idéalement, la nouvelle pièce serait prête cet automne, puisque nous aurions une occasion de la présenter en Europe (...) Je travaille solo pour l’instant, mais il y aura une partie en duo ou en trio. J’assure une partie du travail chorégraphique, mais je travaille aussi avec Benoît Lachambre et Laurent Goldring, avec qui j’ai collaboré dans le passé. Louise Lecavalier sera en spectacle les 20 et 21 janvier au Théâtre Outremont. Elle s’arrêtera également à Québec, du 25 au 28 janvier, à la Salle Multi de Méduse. Toutes les dates se trouvent sur le site louiselecavalier.com.