Le Journal de Quebec - Weekend

Les Parisiens au rendez-vous

- Véronique Beaudet Collaborat­ion spéciale vbeaudet@journalmtl.com

À commencer par l’influent quotidien Le Monde qui se désole de voir « l’une des compagnies québécoise­s de cirque les plus fameuses au monde » se « prendre les rollers dans le bitume ». Dans sa critique, le journal déplore le choix de la mise en scène à la West Side Story et la surabondan­ce de projection­s d’images. « En désirant échapper à l’enfilade de numéros typiques du cirque traditionn­el, le metteur en scène Jeannot Painchaud, avec la complicité artistique du chorégraph­e hip-hop Mourad Merzouki, est tombé dans un excès d’effets », regrette Le Monde en concluant que la « virtuosité du Cirque Éloize n’a besoin d’aucune pseudo-guérilla urbaine pour imposer son talent. »

Même son de cloche dans Libération qui déplore « la structure narrative friable d’id » avec son histoire de deux bandes rivales dont l’un des membres est amoureux d’une fille de l’autre clan. Le quotidien souligne toutefois Depuis la veille de Noël et jusqu’au 20 janvier prochain, le Cirque Éloize investit le prestigieu­x Théâtre national de Chaillot à Paris avec sa septième création id. Alors que le public s’y presse en masse, la critique française, elle, n’a pour la plupart pas été convaincue. que cette « dernière création de la compagnie québécoise compense en énergie et en numéros spectacula­ires la faiblesse du scénario ». Le journal La Croix, qui partage cette opinion sur la mise en scène qui « manque parfois de rythme », se montre plus enjoué en écrivant que le Cirque Éloize « réussit son mariage entre acrobaties et danses urbaines ».

Ce décalage entre ce que pensent les critiques et le succès public d’un spectacle, d’un disque ou de toute oeuvre artistique n’est pas nouveau. Prenons l’exemple de toutes ces mégas-production­s hollywoodi­ennes qui envahissen­t chaque année les écrans de cinéma et qui font des millions au box-office. Une grande majorité d’entre elles se font descendre par la critique alors que le public, lui, est au rendezvous. Dans un tout autre genre, id du Cirque Éloize connaît le même destin à Paris : la critique n’encense pas leur nouveau spectacle, mais le public est bel et bien là.

La preuve ici : le Cirque Éloize qui, apprenait-on la semaine dernière, vient de signer un partenaria­t de trois ans avec Thierry Suc, l’un des plus grands promoteurs de spectacles en France, présentera en supplément­aire vingt nouvelles représenta­tions d’id au Théâtre du Grand Rex en mars prochain, une grande salle parisienne de 2 600 places.

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