Le Journal de Quebec - Weekend

L’acteur aux mille facettes

C’est l’un des acteurs les plus doués de sa génération. Gréviste de la faim rachitique dans Hunger, accro au sexe sans pudeur dans La honte, Michael Fassbender devient maintenant Carl Jung dans Une méthode dangereuse, nouvel opus du réalisateu­r canadien D

- Cédric Bélanger CEDRIC.BELANGER@JOURNALDEQ­UEBEC.COM

L’acteur germano-irlandais y donne la réplique à Viggo Mortensen, qui incarne Sigmund Freud, et s’offre une idylle avec Keira Knightley, laquelle se glisse dans la peau de la patiente des deux psychanaly­stes.

Cet étrange ménage à trois constitue l’un des aspects les moins connus de la vie de Jung et de Freud. Le film, adaptation d’un livre de John Kerr, explore les liens qui les unissaient.

« Il y avait une dynamique intéressan­te entre les trois et Sabina a mis en évidence une sorte de désaccord entre Freud et Jung. Mais elle voulait aussi qu’ils demeurent des collaborat­eurs, parce qu’elle voyait que s’ils cessaient de travailler ensemble, cela ferait reculer la psychologi­e d’une centaine d’années », analyse l’acteur de 34 ans.

LA PEAU SUR LES OS

Michael Fassbender est né en Allemagne, d’un père allemand et d’une mère irlandaise. À deux ans, la petite famille a déménagé ses pénates en Irlande, où il a passé son enfance jusqu’à ce qu’il se rende à Londres pour étudier en arts dramatique­s.

Il a fait ses débuts à la télévision dans la série Band of Brothers, produite par Tom Hanks et Steven Spielberg, en 2001. Fassbender a enchaîné plusieurs rôles au petit écran avant de faire le saut au cinéma dans le film 300, en 2007.

Mais c’est dans la peau de Bobby Sands, dans Hunger, de Steve Mcqueen, qu’il éblouit pour la première fois. Pour incarner ce membre de L’IRA qui se lance dans une grève de la faim en prison, Fassbender s’astreint à un régime sévère de 600 calories par jour. À la fin du long métrage, il n’a plus que la peau sur les os. Sa performanc­e lui vaut de nombreuses récompense­s dans les festivals et les remises de prix.

PEU IMPORTE LA NOIRCEUR DU RÔLE

On l’a ensuite notamment vu dans Le

commando des bâtards, de Quentin Tarantino, et dans quelques grandes production­s américaine­s, dont Jonah Hex et X

Men: First Class.

Mais c’est son incarnatio­n d’un New-yorkais souffrant d’une dépendance morbide au sexe, dans La honte, à nouveau sous la houlette de Steve Mcqueen, qui frappe l’imaginaire. Fassbender est nu presque la moitié du temps et doit jouer des scènes difficiles, dont certaines où on le voit se masturber sous la douche ou dans les toilettes sur les lieux de travail de son personnage.

Cette fois, c’est l’avalanche de récompense­s. Il remporte de nombreux prix et il est lice pour le titre de meilleur acteur, aux Golden Globes, demain soir.

À moins d’une immense surprise, une nomination aux oscars l’attend dans le détour.

« Michael est un artiste. Il a le don de permettre au public de s’identifier à ce que son personnage peut traverser. Quelle que soit la noirceur du rôle », le vante le réalisateu­r Steve Mcqueen.

OMNIPRÉSEN­T

Devenu le comédien attitré de Mcqueen, Fassbender figurera au générique du prochain long métrage du cinéaste britanniqu­e, qui porte pour le moment le titre Twelve Years As Slave et dont le tournage n’est pas commencé.

Auparavant, il sera omniprésen­t. En plus d’une méthode dangereuse, on le verra très bientôt dans Haywire, film d’action de Steven Soderbergh, aux côtés de Gina Carano et Ewan Mcgregor.

Puis, ce sera Prometheus, nouvelle offrande de Ridley Scott, dans laquelle il donnera la réplique à Noomi Rapace (la Lisbeth Salander suédoise) et Charlize Theron.

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PHOTOS COURTOISIE MICHAEL FASSBENDER
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