Le Journal de Quebec - Weekend

Aventures nord i ques

Après le grand succès de son roman Loup, l’aventurier français Nicolas Vanier propose une palpitante épopée dans le Grand Nord avec Le grand voyage.

- Marie-france Bornais Le Journal de Québec Nicolas Vanier est né en 1962. Il vit en Sologne avec sa femme et ses trois enfants et prépare actuelleme­nt l’adaptation cinématogr­aphique de son L’or sous la neige, publié en 2004 chez XO Éditions. En France, il

La quête de Mohawks, arrière-petit-fils d’un vieux chef des indiens Nahanni, débute quelque part dans les montagnes du Yukon. Avant de mourir, Raian lui révèle son destin : Mohawks est le prochain Zuyis et doit accomplir le « grand voyage ». Ce périple en solitaire relie tous les villages du Grand Nord et Mohawks devra consacrer quatre ans de sa vie à explorer les montagnes, la taïga, la toundra et la banquise, sur plusieurs continents.

La quête relève de l’exploit et Mohawks le sait : son propre père n’en est jamais revenu. Ce périlleux voyage devient le début d’une formidable quête à la découverte des peuples du Grand Nord, des chiens de traîneau, de la vie en pleine nature. Et c’est aussi une quête intérieure, car Mohawks devra affronter ses peurs, surmonter les obstacles, découvrir sa force et faire des choix.

INSPIRÉ DE SES AVENTURES

Nicolas Vanier s’est inspiré de ses propres aventures dans le Grand Nord pour écrire Le

grand voyage, roman palpitant où il raconte non seulement l’histoire de Mohawks, mais aussi celle du Nord, dans toute sa grandeur, sa froideur, son isolement et sa beauté sauvage.

« Le grand voyage, c’est une sorte de rêve que j’ai fait en temps que romancier. Ce qu’il y a de formidable quand on est romancier, c’est qu’on peut se permettre, au-delà de créer des personnage­s, de réécrire un petit peu l’histoire, explique Nicolas Vanier en entrevue. En racontant tous ces indiens d’amérique du Nord, ces Inuits, ces peuples de Sibérie, tous ces peuples qui ont été abîmés quelque sorte par l’invasion blanche, par le progrès, je réalise mon petit rêve que tous ces peuples qui sont éloignés les uns des autres puissent finalement s’unir pour faire face à cette menace qui a conduit à ce qu’on sait et à ce qu’on voit aujourd’hui. »

Le grand voyage que fait Mohawks tout autour du Grand Nord, Nicolas Vanier l’a fait. « J’ai traversé le Canada d’un océan à l’autre, la Sibérie du sud au nord et d’ouest en est, la Laponie. Tous ces territoire­s que Mohawks traverse, je les ai traversés. Et tous les moyens de transport qu’il utilise (les chiens de traîneau bien évidemment, mais aussi les rennes, le canoë, le radeau, les chevaux), je les ai utilisés au travers de mes aventures. »

L’auteur partage son expérience personnell­e dans le roman, mais aussi bien des faits, des rencontres. « Les histoires sont celles que j’ai vécues personnell­ement ou celles qui m’ont été relatées au travers des rencontres que j’ai pu faire. »

POSSIBLE

Un tel voyage serait tout à fait possible. « La meilleure preuve en est que j’ai effectué, par petits bouts, pratiqueme­nt l’intégralit­é de ce voyage. Ce qui est très différent aujourd’hui, et je l’ai constaté au travers de mes voyages, c’est que ce que j’appelle les pays d’en haut sont aujourd’hui très peu peuplés. Tous ces petits villages, toutes ces petites peuplades qui habitaient ces régions sont dans la plupart des cas aujourd’hui des petits villages déserts, des ruines. Le Grand Nord est aujourd’hui très inhabité. Il y a quelques villes, quelques zones où ces peuples se sont rassemblés, généraleme­nt autour d’aéroports. C’est la grande différence entre le voyage que raconte ce roman, qui se situe il y a quelques siècles, et ce qu’aujourd’hui on peut constater.

« J’ai imaginé que ces petits peuples, qui finalement étaient très faibles par leur dispersion, puissent s’unir pour faire face à ce raz-de-marée qui les a totalement déracinés, à la fois de leur territoire, de leur culture, de leur art de vivre. Ce sont des peuples qui cultivaien­t un art de vivre remarquabl­e. À la suite de cela et à la suite d’une rencontre que j’ai faite en Sibérie avec un petit peuple de nomades éleveurs de rennes, qui vit encore un petit peu comme autrefois, j’ai voulu réécrire cette histoire. »

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