LA FILLE DU PUISATIER (4)

L’AVIS DE MEDIAFILM.CA

Pour sa première réalisation, le comédien Daniel Auteuil, l’immortel Ugolin de l’adaptation par Claude Berri de Manon des sources, signe ce remake fidèle, ouvertement mélodramatique et gentiment désuet d’un autre film de Marcel Pagnol. Or, si le long métrage original, sorti en 1940, s'inscrivait de plain-pied dans le contexte de la guerre, avec tout ce que cela implique d'éléments délicats ou controversés, l’adaptation d’Auteuil gomme presque cette dimension, le conflit armé ne servant qu'à séparer les deux jeunes amants et à alimenter les malentendus. Résultat : un film ensoleillé au charme bucolique, mis en scène de façon classique, mais avec goût et doigté, qui se termine sur une note résolument optimiste. Si le réalisateur se taille la part du lion en s’octroyant le rôle du puisatier buté au caractère expansif, il ne fait jamais d’ombre à ses partenaires, qui offrent tous des prestations senties. Dans un village de Provence, à la fin des années 1930, Patricia Amoretti tombe amoureuse du pilote Jacques Mazel, fils du riche propriétaire du magasin général. Cette idylle ne plaît guère à Pascal, le père de la jeune fille. Ce puisatier veuf préférerait en effet la donner en mariage à son employé Félipe, un quadragénaire un peu timide. Lorsque la guerre éclate, Jacques part pour le front, sans avoir pu dire au revoir à son amante. Plus grave encore : la lettre qu'il lui avait écrite n'a pas été livrée comme convenu par sa mère, elle aussi opposée à cette union indigne de leur rang. Or, le jour où Felipe fait la grande demande, Patricia, contrite, lui apprend qu'elle attend un enfant de Jacques, porté disparu au cours d'une mission. Devant le refus des parents de l'aviateur de reconnaître le bébé à naître, le fier et orgueilleux Pascal chasse et renie sa fille, qui trouve refuge chez une tante.