Le Journal de Quebec - Weekend

SCÉNARIO Le en un temps record

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec

Une fois complétée la lecture de Cosmopolis, il n’a fallu que six jours à David Cronenberg pour mettre sur papier le scénario de Cosmo

polis, « un record » personnel qu’il attribue aux fabuleux dialogues écrit par l’auteur Don DeLillo.

« Les dialogues étaient parfaits déjà et ce que vous voyez dans le film est presque mot à mot ce qu’on retrouve dans le livre », a déclaré Cronenberg au Festival de Cannes.

En fait, le travail principal qu’il a dû accomplir était de « remplir les vides » entre les dialogues. C’est-à-dire de créer l’univers visuel dans lequel ces dialogues deviendron­t des répliques provenant de la bouche de vrais acteurs.

« Il faut décrire la limousine de manière détaillée : Où Éric est-il assis? Où sont les autres? Qu’est-ce qui se passe dans les rues? Je n’ai jamais écrit un scénario pour un autre réalisateu­r donc quand j’écris j’ai tout le temps en tête la mise en scène. »

EN ORDRE CHRONOLOGI­QUE

Le tournage avait ceci de particulie­r qu’il s’est déroulé en ordre chronologi­que. Les différents acteurs qui font de courtes apparition­s se sont donc succédé à tour de rôle sur le plateau sans rencontrer les autres acteurs, à l’exception évidemment de Robert Pattinson, qui est de tous les plans.

« C’est comme si nous sommes dans un minifilm à l’intérieur du film avec Rob », a dit Emily Hampshire.

« Ça a été utile pour faire face au script. Je n’essayais pas de remettre tous les morceaux ensemble, je me concentrai­s spécifique­ment sur mon personnage. C’était un peu insulaire », a ajouté Sarah Gadon.

COMME UNE PIÈCE DE THÉÂTRE

Parmi les autres acteurs qui croisent la route de Pattinson dans Cosmopolis, on retrouve Jay Baruchel, Juliette Binoche, qui joue une maîtresse, et Mathieu Amalric, en entarteur anarchiste.

Il y a aussi Paul Giamatti, qui est présent pour la dernière scène, une confrontat­ion de vingt-deux minutes avec Pattinson filmée en un seul planséquen­ce. Un choix artistique qu’a défendu David Cronenberg.

« Je savais que les gens allaient me dire que c’est comme une pièce de théâtre à la fin. Bien sûr, ça pourrait être comme un court-métrage. Mais ça ne serait plus un film, ce serait une pièce de théâtre. La différence est qu’on utilise une caméra, un objectif, il y a le mouvement de la caméra, on s’approche de l’acteur, on s’éloigne. Cette dernière scène représente l’essence du cinéma. Pour moi, le cinéma c’est un visage qui parle. Pas le Grand Canyon mais un être humain qui parle. Si c’est un visage fantastiqu­e avec un dialogue extraordin­aire, vous créez un film. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada