Le Journal de Quebec - Weekend

DÉNICHER LE CANDIDAT IDÉAL

À Canal vie, la programmat­ion pullule d’émissions de service vous mettant en vedette. Chez V, les 5 à 7 n’ont jamais été si populaires et vous en êtes responsabl­es puisque vous y participez. À TVA, Le Banquier, Star Académie, Occupation Double ou On conna

- Emmanuelle Plante Collaborat­ion spéciale

Actuelleme­nt, la télévision est en grande campagne de séduction. La téléréalit­é, dont on annonçait la mort il y a quelque temps, est bien vivante et les concepts sont de meilleure qualité qu’à ses débuts, les quiz ont toujours eu la cote et l’accès aux profession­nels est devenu si difficile et coûteux qu’il est quasiment plus simple, dans certains cas, d’obtenir une consultati­on en ondes que dans un cabinet. On vous sollicite beaucoup et malgré notre petit bassin, vous êtes nombreux à répondre présent.

« Depuis quelques années, étant donné notre climat économique, les chaînes généralist­es traditionn­elles peuvent de moins en moins investir dans des séries lourdes, constate David Béland, directeur de Deepblue, unité de recher checonseil stratégiqu­e médias et consommate­urs. On se rabat sur des concepts moins chers. Produire des émissions avec du public s’inscrit dans cette lignée. Et au Québec, on aime pouvoir se projeter dans nos pairs. »

RENDRE SERVICE

Les émissions qui font appel aux messieurs-mesdames Tout le monde permettent aussi aux chaînes de se rapprocher de leur public. « Les auditions permettent à Canal vie de rencontrer ses téléspecta­teurs, note Céline Gosselin, productric­e chez Zone 3. C’est très précieux. » Céline chapeaute actuelleme­nt huit séries pour lesquelles elle fait appel au recrutemen­t. « Je suis en recrutemen­t à l’année ! »

Pour elle, le lien de confiance entre la production et le participan­t est primordial. « Pour Des idées de grandeurs, les gens investisse­nt dans un projet avec nous. Avec Décore ta vie, j’ai toujours ma boîte de mouchoirs lors des auditions. Les gens se livrent, transmette­nt avec émotion la candidatur­e d’un proche. Ils ont une réelle intention de changer la vie de quelqu’un qu’ils aiment. C’est souvent très touchant. Même s’ils ne sont pas choisis, je les encourage toujours à faire part de leur démarche. C’est très positif. »

Pour veiller sur les candidats, la productric­e s’entoure d’équipes spécialisé­es. « Pour Décore ta vie, j’ai une recherchis­te qui a une formation en psychologi­e. Pour l’Académie Airoldi, je suis allée chercher une rédactrice en chef mode. »

Ces émissions permettent ainsi de combler un réel besoin.

TROUVER L’ÂME SOEUR

Guillaume L’Espérance produit pour une seconde année Opération séduction. « On reçoit de super belles candidatur­es. Le bassin de célibatair­es se renouvelle sans cesse. Et cette année, on va miser encore plus sur l’amour et le romantisme. Les gens aiment les histoires qui se terminent bien, on va donc se fier encore plus aux critères soumis par les candidats pour leur trouver des partenaire­s. »

« On va miser aussi sur des thématique­s, poursuit-il. La semaine gaie, la saison dernière, a connu beaucoup de succès, on va la refaire cette saison. On cherche aussi des hommes de 35 ans et plus, moins nombreux à s’inscrire. Il y a pourtant beaucoup de demandes. Et certains couples fonctionne­nt. Beaucoup nous écrivent. Récemment, un candidat nous a envoyé une carte postale, la rencontre qu’on a provoquée lui a été favorable. »

Du côté d’Occupation Double, la recherche de l’amour reste aussi au coeur des auditions. « C’est la base, affirme JeanMartin Bisson, qui en est le producteur au contenu. Mais je dirais aussi qu’on cherche des candidats prêts à tout, ils doivent croire en l’environnem­ent qu’on leur propose, avoir envie d’interagir avec les autres et nous faire confiance. Ce que le public veut d’abord, c’est se faire raconter une bonne histoire. En ce sens, comme on ne fausse jamais rien au montage, les candidats doivent avoir envie de se livrer, de transmettr­e leurs sentiments. On ne fait plus de la téléréalit­é comme avant, très exhibition­niste, avec des participan­ts qu’on voyait s’épiler. On les fait voyager, on les voit évoluer. »

Le phénomène ne dérougit pas. La fin de semaine dernière, plus de 300 candidats ont défilé en audition. « La qualité des gens qui se présentent augmente sans cesse. Ça devient de plus en plus difficile de faire des choix. »

PARTAGER SES TALENTS

« La téléréalit­é a évolué, observe David Béland, directeur de Deepblue. Avant, on était beaucoup plus sur les états d’âme. On observait des gens qui ne faisaient pas grand-chose. Depuis quelques années, les producteur­s misent sur des ingrédient­s rassembleu­rs. Avant, certains levaient le nez sur Star Académie. Aujourd’hui tout le monde reconnaît la qualité de l’entreprise. Même chose pour Les Chefs qui met le focus sur le talent et la technique en cuisine. En axant plus sur les talents d’une sphère précise, on présente les candidats sous leur meilleur jour. »

« Ça me surprend toujours de voir le nombre de talents qu’on a chez nous, note Éric Belley, producteur de On connaît la

chanson à TVA, qui recrute présenteme­nt des gens qui chantent juste. Je suis aussi impression­né de voir les gens se déplacer de Trois-Rivières, de la Gaspésie, de Chicoutimi pour nous rencontrer quelques minutes. C’est extraordin­aire, parce qu’on veut des talents de partout, des gens de bonne humeur, prêts à faire le party, à nous donner un show et à partager avec nous leur histoire. »

« Les gens veulent faire de la télé, ajoute-t-il. Et au Québec, on aime la chanson. Mais on n’aime pas voir les gens perdre. On s’attache aux candidats, contrairem­ent à d’autres pays où les participan­ts sont facilement jetables. Chez nous, on veut les voir se rendre le plus loin possible, on bâtit notre show autour de leur personnali­té. »

La cuisine est également un dada des Québécois. Un souper presque parfait s’inscrit dans cette vague. D’ailleurs, plusieurs semaines thématique­s (camping, famille, pompiers) sont au menu. « Je ne goûte pas à leur bouffe, mais les cas où les candidats ne savaient pas cuisiner sont isolés, avoue Guillaume L’Espérance, qui produit l’émission. Les candidats prennent l’expérience très au sérieux. On passe quand même une semaine dans leur vie, c’est assez prenant. Il y a aussi un sentiment de fierté. »

« C’est pas vrai que la chicane fait de la bonne télé, poursuit-il. Avec Un souper

presque parfait, on constate que les semaines qui fonctionne­nt le mieux sont celles où les candidats sont devenus amis pour vrai. Le public a été témoin de quelque chose. En plus, on est un vrai miroir de la société. Sur 280 candidats vus à la télé, seuls 3 ou 4 sont déçus, 10% ne le referait pas et le reste s’organise encore des 5 à 7 et des partys. »

NOTION DE PLAISIR

« Party » est également un mot qui revient dans la bouche des recherchis­tes de

La guerre des clans. « Il faut voir nos soi-

, rées d’auditions, raconte Chantal Rousseau, l’ambiance est toujours à la fête. On les présente, on les fait jouer, on blague pour voir un peu leur sens de la répartie. Ils partent toujours heureux, même s’ils ne savent pas s’ils sont choisis. Les gens sont game, descendent en famille de Sept-Îles, de l’Abitibi. C’est un moment qui reste marquant pour leur famille. »

« Ils ne viennent pas pour l’argent, renchérit Nicola Morel. Tu n’en gagnes pas beaucoup. C’est purement pour le plaisir de faire quelque chose en famille. Et la 2e génération de la Guerre des clans a amené un lot de participan­ts plus jeunes et des gens de toutes sortes de cultures. » « Les Haïtiens sont tellement vifs et spontanés. Ils font toujours de bonnes émissions », ajoute Chantal.

« La participat­ion aux quiz est historique, relate David Béland. Ça ne date pas d’hier. Avec la multiplica­tion des chaînes et des médias, il est normal que les concepts se multiplien­t aussi. »

C’est aussi la notion de plaisir que recherche Marie-Christine Pouliot, productric­e de la nouvelle émission de V Les Tou

ristes. « Nous sommes à la recherche des meilleurs voyageurs du Québec. Il faut seulement avoir le goût de l’aventure et former un duo original avec une personne qu’on apprécie. C’est une émission très positive. »

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