Le Journal de Quebec - Weekend

Le grand défi de Chantons sous la pluie

Denise Filiatraul­t relève un nouveau grand défi, celui de monter la comédie musicale Chantons sous la pluie qui mettra en scène près de 30 artistes, dont le trio « exceptionn­el et d’exception » Renaud Paradis, René Simard et Marilou Morin. Une grosse prod

- Agnès Gaudet AGNES. GAUDET@ QUEBECORME­DIA. COM

Ces qualificat­ifs « exceptionn­el et d’exception », ce sont ceux que donne la metteuse en scène à son trio vedette. Elle dit aussi d’eux qu’ils chantent, dansent et jouent la comédie, qu’ils sont beaux et jeunes. Et elle ajoute que Pascale Desrocher, celle qui jouera Lina Lamont, vedette déchue du cinéma muet, est merveilleu­se. C’est sans compter les chorégraph­es, les décorateur­s et le chef d’orchestre, Guillaume Saint-Laurent, qu’elle encense allégremen­t. Comme d’habitude, Denise donne le crédit à ses collaborat­eurs.

« Quand on ne comprend pas, déclare René Simard, épaté, Denise se lève et nous montre comment faire, avec l’énergie d’une jeune de 20 ans. Je l’ai toujours dit, elle vient d’une autre planète ! Denise est une extra-terrestre ! »

« Elle a tellement le sens du punch et du spectacle, souligne à son tour Yves Morin, qui signe l’adaptation du spectacle. Elle a une telle oreille ! »

GRAND DÉPLOIEMEN­T

Denise Filatrault s’attaque à un spectacle à grand déploiemen­t, un classique qui a fait salle comble durant des années sur Broadway après avoir été le succès du cinéma américain qu’on connaît, le classique Singin’ in the Rain, sorti en 1952, qui mettait en vedette Gene Kelly, Debbie Reynolds et Donald O’Connor. La production québécoise sera de même envergure que celle de Broadway et celle présenteme­nt à l’affiche à Londres.

Sur scène, ont retrouvera 28 artistes, on verra une foule de chorégraph­ies, plus de 200 costumes, un orchestre de huit musiciens live, du ballet jazz et moderne et, bien entendu, de la danse à claquettes dans la plus pure tradition. Un gros show de plus de 3 millions $. Même le nombre de paires de souliers de danse donne le vertige : plus de 150 paires.

« Heureuseme­nt, j’ai un bon casting, indique Denise Filiatraul­t. Le défi était de trouver trois bons comédiens qui chantent et peuvent danser la claquette. Il y en a peu ici. C’est très américain. Mais ça commence. »

« René Simard est un p’tit gars des variétés, poursuit-elle, il a déjà fait tout ça. Les deux autres (Renaud et Marilou) sont des acteurs. Mais Marilou, qui sort de SainteThér­èse, danse la claquette depuis l’âge de quatre ans et Renaud est un grand musicien et un excellent danseur. »

LE TON DE TRENET

La production n’est pas sans rappeler le récent succès du cinéma français The

Artist, mettant en vedette Jean Dujardin, gagnant d’un Oscar.

« The Artist a choisi le même scénario », rappelle Denise Filiatraut.

Chantons sous la pluie, c’est l’histoire des acteurs du cinéma muet qui, à l’arrivée du cinéma parlant, ont perdu leurs rôles. Cette époque est racontée sur un ton léger, sur fond d’histoire d’amour.

C’est la première fois que cette comédie musicale est montée entièremen­t en français, paroles de chansons comprises. La tâche d’adaptation a été confiée à Yves Morin, qui a souvent travaillé avec Denise Filiatraul­t. Pour les textes, il est parti des versions précédente­s. Mais pour les 15 chansons, il est parti de « rien du tout », en prenant soin de trou- ver le bon ton, sans l’ironie d’aujourd’hui et le bon niveau de langue, pas trop régional, pas trop français.

Pour ces chansons, légères, Yves Morin s’est inspiré d’un grand chanteur français aujourd’hui disparu, Charles Trenet.

« Je les ai traitées comme des chansons de Trenet, indique-t-il, pas trop sucrées, même si c’est bonbon. Les chansons de

Chantons sous la pluie rejoignent la poésie, très touchante et concrète, de Trenet. Chaque fois, je me suis demandé s’il avait dit ça, comment il l’aurait dit. »

« Ce show est joyeux et heureux, un show pour toute la famille, quelque chose qui touche au coeur, poursuit-il. Ce qui est arrivé à ces personnage­s-là est une grande vérité, un énorme chamboulem­ent dans leur vie. Un peu comme dans le film The Artist, on retrouve la même beauté émotive, une grandeur des sentiments qui me touche beaucoup. » Outre le quatuor vedette, Renaud Paradis (qui joue Don Lockwood, interprété à l’époque par Gene Kelly), René Simard (qui reprend le rôle de Donald O’Connor, Cosmo Brown), de Marilou Morin (qui joue le rôle popularisé par Debbie Reynolds ou Kathy Selden) et Pascale Desrochers (qui joue Lina Lamont), la distributi­on est complétée par une dizaine de comédiens et 15 chanteurs/danseurs, dont 2 enfants qui jouent les rôles de Lockwood et Brown jeunes. On verra aussi sur scène plusieurs habitués, dont Jacques Girard, Yvan Benoît, Danièle Lorain. Du 3 au 28 juillet à la Salle Pierre-Mercure et du 7 au 18 août au Théâtre Saint-Denis, dans le cadre du 30e Festival Juste pour rire. Voir hahaha.com

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