Le Journal de Quebec - Weekend
Des cadeaux exigeants
Pour ceux qui ont décroché les rôles principaux dans Chantons sous la pluie, c’est un magnifique cadeau que leur a fait Denise Filiatrault. Mais ce cadeau venait avec tout un lot d’exigences, en commençant par les chorégraphies de claquettes à apprendre.
Pour décrire les numéros de danse qu’il pratique depuis l’automne dernier avec ses camarades de scène, René Simard, dira que c’est « comme jouer du drum avec ses pieds. »
Ces pieds sont d’ailleurs chacun munis d’un micro pour capter chaque son, ce qui laisse peu de place à l’erreur. « Si tu veux être en forme, arrange-toi pour te trouver une job avec de la claquette », lance-t-il à la blague.
René Simard revient à la comédie musicale après des années d’absence. La dernière expérience remonte au Fantôme de l’opéra en 1999. S’il appréhendait au départ les répétitions, tout semble maintenant baigner. « Quand Denise m’a appelé pour m’offrir le rôle de Cosmo O’Connor, j’ai répondu: “Es-tu folle?” Ce rôle demande beaucoup d’énergie et de timing. La claquette, il faut que ça ait l’air facile. »
« J’ai accepté avec beaucoup de fébrilité. Quand on revient sur scène, on se demande si on a perdu la touche. Mais c’est comme le vélo. Quand tu as la passion, ça ne se perd pas vraiment. »
DROGUE QUOTIDIENNE
La synergie entre la troupe de Chantons sous
la pluie est palpable. Chacun des rôles principaux le mentionne. « On est vraiment un trio, précise Renaud Paradis, quand on lui parle de son rôle “principal”, immortalisé par Gene Kelly à l’écran. C’est pas pour rien qu’on est trois sur l’affiche. On suit l’histoire de Cosmo (René Simard), Don (Renaud) et Cathy (Marilou Morin). Et, honnêtement, je ne pourrais vivre sans eux. C’est devenu ma drogue quotidienne. » Renaud Paradis a aussi pensé dire non à Denise. Puis, il s’est ravisé en voyant qu’il avait du temps pour se préparer. « J’avais pris quelques cours de claquettes, mais je ne doutais pas que je me rendrais là où je suis en train de me rendre. »
L’acteur estime toutefois qu’il n’est pas « autiers-du-quart-de-la-moitié de Gene Kelly ».
« Gene Kelly était un danseur extraordinaire. Moi, je suis un acteur qui a une facilité pour la danse. Avec les chorégraphes Olivier Loubry et Maud Saint-Germain, on a créé des chorégraphies à partir de ce qu’on est capable de faire et on est mis en valeur. Mon métier est de faire croire. Si je peux faire croire durant une soirée que je suis un danseur, j’aurai réussi ma job. »
Quant à Pascale Desrochers qui a hérité du rôle de Lina Lamont, star déchue du cinéma muet « qui chante comme si elle avait avalé un klaxon », elle connaissait bien le film Chantons
sous la pluie et elle parle d’un cadeau, « comme si on avait offert la poupée rêvée à une petite, un rôle comique extraordinaire. »
« Bonjour la garde-robe d’Hollywood ! ajoutet-elle. Lina Lamont, c’est un peu comme la Paris Hilton de l’époque: sans talent, mais avec beaucoup d’argent, de pouvoir et de beauté !
« On est une gang avec un spirit écoeurant, conclut-elle, et Denise est en feu. Elle aime tellement ça ! »