Le Journal de Quebec - Weekend
Une première pour Catherine Major
Depuis qu’elle a lancé son album Le désert des solitudes, en octobre, et qu’elle nous en a mis plein les oreilles lors de sa première montréalaise, en février dernier, Catherine Major a fait beaucoup de chemin. Entre le Québec et la France, où elle a lanc
Catherine Major nous donne rendezvous sur une terrasse du quartier Outremont. Assise au soleil, l’auteure-compositrice-interprète a des airs de fille en vacances tant elle semble sereine. Par contre, dans son coeur de musicienne, la nervosité commence à se faire sentir. Même si dans moins d’une semaine, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, Catherine et ses musiciens présenteront un spectacle qu’ils maîtrisent bien, ils devront tout de même surmonter la pression qui accompagne le privilège d’offrir le concert d’ouverture officielle des FrancoFolies.
« C’est un peu étourdissant, un peu stressant même, car la salle est énorme, nous confie Catherine Major, honnête et franche. C’est sûr, aussi, que la tâche d’ouvrir les Francos est un peu lourde à porter, mais pas dans le mauvais sens. Je me sens choyée qu’on m’ait confié ce mandat. »
La seule fois où Catherine a eu la chance d’offrir un concert au Théâtre Maisonneuve, c’était en juillet 2008, alors qu’elle assurait la première partie du spectacle de l’artiste française Véronique Sanson.
« Si on me demande, dans ma jeune car- rière, quel a été l’un des plus beaux moments, je pense tout de suite à ce concert, offert en première partie de Véronique Sanson. C’était un moment vraiment intense et puissant, raconte-t-elle. Habituellement, les premières parties passent un peu inaperçues, mais cette fois-là, nous avions joué une demi-heure et nous avions été ovationnés. J’avais rarement vu une grosse salle comme celle-là. Quand j’ai vu les gens se lever, j’étais vraiment impressionnée. Ça m’avait fait beaucoup de bien. »
PERFECTIONNISTE
Depuis le début de sa tournée, Catherine Major a présenté une vingtaine de représentations de son spectacle Le désert des solitu
des. Après chaque concert, elle raconte s’asseoir avec ses musiciens afin de discuter des points qui pourraient être peaufinés.
« Le spectacle a donc un peu changé, a-t-elle ajouté. Ce qui fait la différence, selon moi, c’est que nous sommes plus solides. Quand nous sommes sur scène, mes musiciens et moi, ça se passe moins dans nos têtes et plus dans nos ventres. »
Afin de souligner en grand ce premier Théâtre Maisonneuve à titre de tête d’affiche, Catherine Major montera sur scène en compagnie du quatuor à cordes Mommies on the Run, avec qui elle avait présenté son concert dans le cadre de Montréal en lumière.
« Ça fait longtemps que je n’ai pas joué avec elles, car, habituellement, nous tournons à quatre, a expliqué Catherine en faisant référence à ses fidèles complices Alex McMahon, Mathieu Désy et David Laflèche. C’est donc la même formule, mais plus étoffée. »
Ainsi, Catherine se lancera à nouveau dans l’exécution de l’intégrale d’une ballade de Chopin (opus 28 no 1), un moment grandiose qui demande énormément de concentration à la musicienne.
« Cette ballade-là, depuis des années, me renverse. C’est vraiment un morceau difficile. C’est le moment le plus stressant du spectacle, a-t-elle expliqué. J’ai peut-être 15 ans de piano, mais je ne le pratique plus autant. Je pars de loin pour jouer un morceau comme ça. J’essaie donc de le jouer une ou deux fois par jour pour m’améliorer. »
UN ÉVÉNEMENT ESSENTIEL
Catherine Major souligne que les FrancoFolies, qui en sont à leur 24e édition, sont toujours aussi pertinentes dans le paysage culturel québécois. En plus d’être un lieu de rencontre pour les artistes, l’événement est l’occasion idéale de célébrer la chanson francophone et la langue française.
« Un festival comme les Francos est hyper important. Chaque année, ça nous permet de faire un topo de ce qui se passe du côté de la chanson francophone. C’est un rendez-vous, mais c’est aussi une fête. »
Après son passage aux FrancoFolies et au Festival de la chanson de Tadoussac, le 15 juin, Catherine Major s’envolera pour Paris, où elle offrira un concert sur la place des Invalides, le 21 juin, dans le cadre de la Fête de la Musique.
À la fin du mois, l’artiste élira domicile durant quelques jours à Petite-Vallée, en Gaspésie. Muse de la 30e édition du Festival en chanson aux côtés de Michel Fugain, qui agit à titre de passeur, Catherine aura la chance de revivre cette expérience unique à laquelle elle a participé en 2002. À l’époque, elle avait été couronnée grande gagnante du concours, qui a été aboli depuis.
« J’ai vécu mes premiers moments de musique intenses là-bas. C’était la première fois que j’étais applaudie par une foule et que je recevais plein de prix. Ç’a été un beau départ pour moi. Je m’y suis fait beaucoup d’amis que je vois encore aujourd’hui. C’est un super beau festival. »