Le Journal de Quebec - Weekend

POP GOES ENCORE THE WORLD..

Ivan Doroschuk de Men Without Hats est sorti de sa retraite fermée l’an dernier après avoir constaté un engouement grandissan­t pour les sonorités new wave des années 1980. Les vieux tubes du groupe montréalai­s refaisaien­t surface un à un, à commencer par

- Marc-andré Lemieux MARC-ANDRE.LEMIEUX@QUEBECORME­DIA.COM

Ces mêmes chansons se sont aussi immiscées dans des pubs de Volkswagen, Tide et Fonds de solidarité FTQ.

Pop Goes the World est également devenue un hymne de ralliement pour plusieurs équipes de soccer. « Chaque semaine, des gens du Portugal, du Venezuela et même d’Italie m’envoient des vidéos où on peut voir des joueurs chanter Pop Goes the World dans leur propre langue, affirme Doroschuk. Je suis très chanceux. »

Stimulé par cette vague d’enthousias­me, Doroschuk a décidé de relancer la carrière du groupe au printemps 2011 avec la tournée canadienne Dance if You Want Tour. Ont suivi quelques concerts estivaux avec d’autres formations populaires à l’époque : Human League, The B-52s et Devo.

« On n’avait pas de nouvel album à promouvoir. On a pu se concentrer sur les greatest hits… ou les greatest hats, comme j’aime souvent dire. C’était la première fois que je faisais quelque chose comme ça. C’était cool. »

Love in the Age of War est né durant cette période. En entrevue, Doroschuk raconte avoir composé la plupart des titres de ce nouveau disque sur la route. « Assez vite, je me suis retrouvé dans le fond du bus à écrire des tounes sur mon iPad avec l’applicatio­n Garaga Band ! »

LE RETOUR

Lancé sous étiquette Big Fat Truck/Distributi­on Select, Love in the

Age of War marque le grand retour de Men Without Hats. Pour Doroschuk et compagnie, il s’agit d’un premier album depuis Sideways en 1991 (si on fait abstractio­n de No Hats Beyond

this Point, un disque autoprodui­t que seule la garde rapprochée du groupe a dû se procurer). Réalisé par le Canadien Dave « Rave » Ogilvie, mieux connu pour son travail avec Marilyn Mason, Skinny Puppy et Nine Inch Nails, Love in the Age of War a été enregistré au mythique studio Mushroom de Vancouver, où plusieurs groupes comme Heart ont fait leurs premiers pas.

POP SYNTHÉTIQU­E

Côté musical, la formation s’aventure en terrain connu sur Love in the Age

of War : une pop synthétiqu­e et dansante où les claviers sont rois. « On s’est dit : “Qu’est-ce qui arriverait si on tentait de recréer l’esprit de Safety

Dance Where Do the Boys Go ?”, ra- conte Doroschuk. On a ressorti nos vieilles machines 24 pistes. Ça nous a forcés à bien choisir nos sons. Parce qu’aujourd’hui, avec le numérique, on peut mettre des millions d’effets. Mais quand on a fait Safety Dance, il y en avait 24. That’s it that’s all ! » Quant aux textes, Doroschuk indique qu’ils sont moins abstraits qu’avant. « C’est un album beaucoup plus intime que les autres, dit-il. Avant, les paroles étaient souvent floues. Parfois, même moi je ne comprenais pas ce que je voulais dire ! » Plusieurs chansons du disque, dont le premier extrait, Head Above Water, sont inspirées du deuxième divorce du chanteur et particuliè­rement de son ex-femme. « Elle m’a fait réaliser que la vie est beaucoup trop courte pour accepter d’être malheureux, expliquet-il. Ça faisait 12 ans qu’on n’était pas vraiment heureux. On restait ensemble pour notre fils... Elle a été assez wise pour mettre un terme à tout ça. Le statu quo, ce n’est pas assez. »

CLIN D’OEIL EN FRANÇAIS

Bien qu’il habite Victoria en Colombie-Britanniqu­e depuis une dizaine d’années (« C’est comme la Floride du Canada »), Ivan Doroschuk n’a pas oublié ses racines québécoise­s. Ce grand fan de musique se rappelle avec bon- heur son adolescenc­e passée dans les magasins de disques de Montréal. « J’ai déjà fait la file pendant des heures devant le Phantasmag­oria de la rue Du Parc pour que Robert Fripp signe mes vinyles de King Crimson ! », lance-t-il avec le sourire.

Signe que la belle province occupe toujours une place spéciale dans son coeur, la pièce The Girl with the Silicon

Eyes contient un bref passage en français. « On a fait ça sur chaque album. Je ne voulais pas que ça se perde. », souligne-t-il.

Autre connexion québécoise, l’actrice Jessica Paré, qu’il remercie dans la pochette du disque. « C’est la blonde de notre gérant. Elle est là depuis le début du projet », explique Doroschuk.

Love in the Age of War est présenteme­nt en magasin.

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