Le Journal de Quebec - Weekend

GENÈSE D’UNE SÉRIE CULTE

Au départ, il ne devait y avoir que cinq épisodes. L’aventure de Dallas aura finalement duré 13 ans. Et voici que, cette semaine, soit 22 ans après sa conclusion, le clan Ewing renaît grâce à une nouvelle génération. Retour sur une série phare des années

- Emmanuelle Plante Collaborat­ion spéciale

Série culte, Dallas a vu le jour en 1978. Créée par David Jacobs, ce fut d’abord une minisérie de cinq épisodes qui fut offerte au public. Mais la CBS était convaincue de tenir un succès et, malgré un départ timide, donna son accord pour en faire une série hebdomadai­re. Dès 1979, Dallas entra régulièrem­ent dans le salon des Américains. L’année suivante se terminera sur JR victime d’un tireur. Cette intrigue fut l’élément déclencheu­r qui passa à l’histoire de la télévision.

Ainsi, une riche famille vivant sur un ranch, élevant du bétail et exploitant le pétrole sur fond de rivalité, de jalousie et de chicane, allait être propulsée au sommet dans les sondages. Les cotes d’écoute, aux États-Unis seulement, pouvaient atteindre 90 millions de téléspecta­teurs. Jusqu’à 360 millions dans le monde. Entre 1980 et 1985, Dallas trôna en haut des palmarès. Larry Hagman vu son visage couronné d’un large chapeau de cowboy apparaître sur tous les magazines, son personnage manipulate­ur de JR devenant rapidement mythique. On dit d’ailleurs qu’au départ Hagman recevait 15 000 $ par épisode. Salaire qu’il aurait négocié pour son retour dès la seconde saison à 100 000 $ l’épisode. Il est le seul à avoir pris part aux 357 épisodes.

SAGA FAMILIALE

Le clan Ewing, c’est d’abord Ellie Southworth, une mère pacifique médiatrice de ses fils, propriétai­re du ranch et mariée à Jock Ewing, qui a fait fortune dans le pétrole. Ensemble, ils ont trois fils : JR, l’aîné, Bobby, le cadet, et Gary.

La particular­ité des Ewing est leur proximité. Ils vivent tous, malgré leur rivalité, au ranch de Southfork avec leur famille respective. Ils soupent régulièrem­ent ensemble. Sue Ellen et Pamela, conjointes de JR et Bobby, obtiennent rapidement la sympathie du public. Sue Ellen est constammen­t malmenée par son mari tyrannique. Son problème d’alcool devient un enjeu important. Pamela est le mouton noir, issue d’une famille rivale. Victoria Principal, son interprète, est devenue si populaire que la série survivra difficilem­ent à son départ en 1987.

SUJETS TABOUS

Dallas n’hésite pas à aborder des thèmes peu communs à la télévision américaine de l’époque. Le désir de Pamela de travailler, ce que lui refuse Bobby, leur incapacité à procréer tout comme l’alcoolisme de Sue Ellen puis son désir d’avoir un jeune amant n’en sont que quelques exemples. Pensons aussi à l’avortement de Lucy ou aux questions environnem­entales soulevées dans la campagne politique de Cliff Barnes.

Il y a aussi les clichés propres à toute émission du genre : les trahisons, les compétitio­ns, la volonté de fonder une famille par désir d’augmenter son pouvoir. Puis Ray, le fils illégitime, qui travaille comme contremaît­re au ranch. Il est gaffeur, naïf. Sans oublier les tentatives de meurtre, les tromperies, une scène de douche sexy, les poursuites et les accidents qui se terminent par un rêve ou par une défigurati­on justifiant un changement de comédienne. Des éléments qui ont permis un va-et-vient au sein de la distributi­on.

FIN ANNONCÉE

Les derniers épisodes de Dallas furent diffusés en 1991. La série avait littéralem­ent chuté en terme de popularité, dégringola­nt d’une quarantain­e de places au palmarès. Plusieurs membres du casting original avaient déjà déserté le ranch. Larry Hagman venait de recevoir un diagnostic de cancer.

Cette série marqua à une époque où les téléspecta­teurs avaient besoin de repères. Cette riche famille en crise, ce héros, JR, tiraillé entre le pouvoir et la famille, et ce retour aux sources sur la terre de leurs ancêtres cowboys venaient combler ce manque.

Aujourd’hui encore, qui ne connaît pas l’infâme JR, la pauvre Sue Ellen et le tendre Bobby? Plus de 90 pays ayant fait l’acquisitio­n de la série, il n’est pas étonnant de les voir réapparaît­re près de 22 ans plus tard.

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Sue Ellen (Linda Grey), JR (Larry Hagman), John Ross (Josh Henderson), Elena (Jordana Brewster), Christophe­r (Jesse Metcalfe), Rebecca (Julie Gonzalo), Bobby (Patrick Duffy) et Ann (Brenda Strong), la nouvelle femme de Bobby.

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