Le Journal de Quebec - Weekend

CHARLEBOIS SE PRONONCE

- Robert Charlebois sera en spectacle aux Francofoli­es le 13 juin.

L’ANGLICISAT­ION DES GROUPES FRANÇAIS

« Pour moi une chanson, si elle est géniale, elle peut être en portugais ou en anglais, je m’en fous. Mais il y a beaucoup de groupes français qui chantent en anglais et je me demande pourquoi. Je ne trouve pas que c’est du bel anglais, il n’y a pas de feeling et c’est fait par du monde qui ne savait pas le parler. Ces gens-là seraient incapables de demander leur chemin dans le métro de New York ou de trouver leur hôtel à Chicago et ils chantent avec l’accent de Ray Charles. Je me demande où est la vérité là-dedans. »

L’AVENIR DU FRANÇAIS

« L’anglais va être la langue de l’Europe. Il ne faut pas se conter d’histoire, la bataille est perdue complèteme­nt. Que j’aille en Sicile ou au Portugal, pour communique­r avec les gens, c’est l’anglais. Les jeunes s’en vont tous vers l’anglais. Au Québec, pour l’instant, on résiste. Mais si la flamme s’éteint en France, ça va être difficile au Québec de résister. »

LA CRISE SOCIALE AU QUÉBEC

« Moi si j’avais 20 ans, c’est sûr que je serais là avec ma casserole. Conception all the way ! Taktak-tak-tak ! Ça me fait plaisir de voir que les jeunes retrouvent leur conscience de citoyens. Parce qu’eux, ils avaient entendu parler de mai 1968 par leurs oncles, la Révolution tranquille ce n’était pas eux autres, la révolution psychédéli­que non plus. Là, ils se sont trouvé une cause vraiment fantastiqu­e qui est l’éducation. La seule façon de s’en sortir pour n’importe quel peuple au monde est l’éducation. C’est quelque chose d’extrêmemen­t important, de lourd, grave et capital. Que tout le monde ait la chance égale d’avoir accès à l’éducation, c’est fondamenta­l. »

LA POLITIQUE

« J’ai toujours refusé de toucher à ça, sauf avec humour à l’époque du Parti rhinocéros, quand j’avais 25 ans. Aujourd’hui, ce serait tri- ste que je touche à ça. Personne n’y comprend rien, c’est un métier qui n’a aucun sens. Il faudrait que ce soient des ordinateur­s qui mènent avec un ministère de l’imaginatio­n en dessous. Aujourd’hui, les gens ne croient plus à rien, sauf à leur esti d’ordinateur ! Donc, mettez-en un au pouvoir et l’affaire va être réglée. »

L’ÉCRITURE DE SON AUTOBIOGRA­PHIE

« Un jour, j’écrirai un livre parce que j’ai connu trop de monde passionnan­t, des Zappa, Sergio Leone, Janis, il faut bien que je raconte ça un jour. Ça va s’appeler

My Life with the Grateful Dead. J’aimerais que ce soit un peu comme ce que Dylan fait avec ses chroniques. C’est magnifique­ment bien écrit. Ça vaut la peine de chanter aussi mal pour écrire aussi bien ! »

LE PIRATAGE

« Les jeunes de 10 ans aujourd’hui n’achèteront jamais un disque. C’est comme si on partait avec les fourchette­s quand on va au restaurant. Les cinémas sont en train de se faire faire la même chose. Donc l’avenir, c’est d’être un pirate ! »

LA RETRAITE

« La retraite, c’est le mot qui me fait le moins rêver au monde. J’aime bien jouer au golf ou aller à la pêche, mais pas tous les jours. Je disais à Aznavour que contrairem­ent aux mineurs, qui ne peuvent plus forcer à bout de bras à 60 ans, notre métier était moins pénible à notre âge. Il a répondu : « Oui, mais les gens oublient qu’on passe aussi notre temps à rencontrer des gens pénibles. Ha ha ! »

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, MARC CHAUMEIL Robert Charlebois possède un appartemen­t à Paris depuis une quinzaine d’années. « Qu’on ait trouvé cet appartemen­t près de la tour Eiffel et de la Seine, c’est un miracle », dit-il.

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