Le Journal de Quebec - Weekend
Les multiples facettes de Sherlock Holmes
Le fin limier anglais créé par sir Arthur Conan Doyle en 1887 a de tout temps été très présent au grand et au petit écran, le plus souvent dans des adaptations fidèles de ses enquêtes originales. Mais en parallèle, ce personnage fascinant a inspiré au fil des décennies certaines relectures insolites, amusantes ou extravagantes. En voici quelques-unes, pour accompagner la parution en DVD cette semaine du Sherlock Holmes - Le Jeu des ombres de Guy Ritchie, et la sortie il y a près d’un mois du deuxième coffret de la série de la BBC Sherlock, version contemporaine des récits de Conan Doyle.
LE FRÈRE LE PLUS FUTÉ DE SHERLOCK HOLMES (1975)
Écrite, réalisée et interprétée par Gene Wilder ( Frankenstein Junior), cette parodie débridée des aventures du célèbre détective met en fait l’accent sur les exploits de son jeune frère (une pure invention!), qui a enfin une occasion de prouver sa valeur en découvrant qui se cache derrière le cambriolage du bureau d’un ministre de la reine Victoria. L’humour particulier de Wilder, parfois subtil, souvent grotesque, s’avère toujours surprenant, et l’interprétation d’ensemble est fort réjouissante.
SHERLOCK HOLMES ATTAQUE L’ORIENT-EXPRESS (1976)
Dans cette comédie policière de Herbert Ross ( Footloose), Sherlock fait équi- pe avec le psychanalyste Sigmund Freud, chez qui il était venu traiter sa dépendance à la cocaïne, pour retrouver une des patientes de ce dernier, kidnappée par de mystérieux criminels. La rencontre entre ces deux personnages célèbres, l’un fictif et l’autre appartenant à l’histoire, donne lieu à des développements intelligemment humoristiques en même temps que mouvementés. Nicol Williamson ( Excalibur) compose un Sherlock Holmes fort crédible, aux côtés des talentueux Alan Arkin ( Little Miss Sunshi
ne) et Robert Duvall ( Le Parrain).
LE SECRET DE LA PYRAMIDE (1985)
En 1870, John Watson, étudiant en médecine, se lie d’amitié avec Sherlock Holmes, un confrère de collège supérieurement intelligent. Ensemble, ils se mettent à enquêter sur des décès mystérieux liés à une secte secrète. Barry Levinson ( Rain Man) orchestre avec beaucoup d’adresse et de rythme cette rencontre imaginaire à l’adolescence des deux héros de Conan Doyle. Quelques passages hallucinatoires profitent de trucages brillants et l’ensemble est enrobé d’un humour pince-sans-rire de bon aloi. Les jeunes interprètes jouent le jeu avec le mélange voulu de conviction et d’amusement.
BASIL, DÉTECTIVE PRIVÉ (1986)
Cette fois, c’est par le biais de l’animation animalière que l’illustre détective se voit réinventé. Celui-ci est en effet personnifié par une souris nommée Basil (allusion à Basil Rathbone, qui a maintes fois incarné Sherlock Holmes à l’écran), chargée d’enquêter sur l’enlèvement d’un fabricant de jouets. Production Disney oblige, l’animation est de qualité et la mise en scène fort efficace. Soulignons que parmi les coréalisateurs, on retrouve John Musker et Ron Clements qui, avec La Petite Sirène et Aladin, ont contribué à redonner un sérieux coup de jeune au studio de Mickey à l’aube des années 1990.